Rencontre avec Alexandre GOIN, qui nous fera partager avec beaucoup d’émotion et de pudeur, sa riche carrière dans le football amateur, faite de souvenirs et de rencontres. Il reviendra sur son parcours dans ces clubs de cœur, ceux de l’Intrépide Angers, de l’AS Lac de Maine et de Montreuil-Juigné-Béné Football. Il nous donnera son avis sur la saison actuelle et sur les ambitions du club, même s’il a décidé de raccrocher les crampons sur le lieu du stade de Frémur, où il a commencé à taper dans le ballon, lors d’un match entre l’Intrépide Angers et Montreuil-Juigné. Puis, chambreur dans l’âme, il n’oubliera pas de nous décrire ses coéquipiers du MJBF. Fou rire garantit ! Enfin, il nous fera partager ses futurs projets.
Bonjour Alexandre, pouvez-vous nous présenter votre riche carrière de footballeur ?
« Tout d’abord, merci de m’avoir sélectionné pour faire ce portrait, et félicitations pour le travail que vous faites au quotidien pour la promotion du football amateur dans le département du Maine-et-Loire.
Donc, je me présente, je m’appelle Alexandre Goin, j’ai trente-cinq ans et je suis ex-latéral droit au MJBF, car j’ai joué mon dernier match, il y a pile-poil une semaine, au stade de Frémur contre l’Intrépide Angers, lors de notre victoire, deux buts à zéro.
Enfant du quartier de la Roseraie, j’ai commencé le football, il y a trente ans, à l’Intrépide Angers justement sur ce stade de Frémur, d’où ma volonté d’arrêter là où j’avais commencé, afin de boucler la boucle. Le terrain a quand même beaucoup changé, car ce fameux terrain stabilisé « la plage » (pour les anciens de l’Intrep’) a laissé sa place à un beau terrain synthétique. J’y ai joué dans toutes les catégories d’âge, en jouant au niveau Régional à partir des -13 ans à l’époque jusqu’en seniors.
J’ai quitté le club à vingt-cinq ans, afin d’accompagner mon ami Hakim Belmoulat, qui se lançait dans sa première expérience de coach à l’ASPTT Angers, pendant deux ans. C’était avant de rejoindre un autre coach qui a compté pour moi, Pascal Vigneron (mon coach de mes plus belles années en jeunes -13 ans et -15 ans à l’Intrep’), à l’AS Lac de Maine pour retrouver la Promotion d’Honneur.
Après trois saisons au sein de l’AS Lac de Maine, j’ai pris la direction du MJBF pour enfin évoluer sous les ordres de mon cousin, la légende locale Jérôme Martin « Aldo » pour sa dernière saison en tant que coach. Je boucle ma cinquième saison au MJBF, et donc ma trentième et dernière saison en tant que joueur. »
Pouvez-vous revenir sur cette saison, avec le club de Montreuil-Juigné ?
« Notre saison marque le retour du MJBF au niveau régional, après une saison à rebondissements, la saison dernière et un duel épique avec le FC Pellouailles-Corzé et l’AS Puy-Saint-Bonnet. Ce fut une montée validée au dernier match, en ayant bien pris soin d’éplucher les règlements pour être sûr que notre montée serait bien validée.
La saison est pour l’instant réussie en championnat, car nous sommes deuxième derrière l’ES Blain, qui reste quand même une grosse écurie du groupe et qui a certainement une expérience supérieure à la nôtre dans ce championnat… »
Et concernant la coupe ?
« En coupe, le bilan est mitigé, car on aurait pu faire mieux dans les trois compétitions. Et particulièrement en coupe des Pays de la Loire et en coupe de l’Anjou, où nous aurions dû passer contre le RC Ancenis à la maison, en trente-deuxième de finale et à Doué-la-Fontaine, en huitième de finale. Ce fut des matchs que l’on maîtrisait, mais que nous n’avons pas su « tuer »…
Enfin globalement, c’est positif tout de même, surtout au niveau du jeu, tout le monde a augmenté son niveau de jeu cette année, afin de produire un jeu offensif et de qualité, fait de redoublements de passes avec beaucoup de dédoublements dans les couloirs. Pour le latéral que je suis, c’est un pur plaisir de jouer dans cette équipe pour délivrer quelques galettes (rire).
Même si la saison n’est pas finie, tant que le coup de sifflet final du dernier match n’a pas été sifflé (pour preuve notre finish l’an passé…), Blain va être difficile à aller chercher avec ses dix points d’avance. A l’équipe de se servir de notre expérience de l’an dernier pour essayer de grignoter notre retard et qui sait pourquoi pas une bonne surprise à la fin du mois de mai… Dans tous les cas, l’objectif est de finir meilleur deuxième de tous les groupes de Régional 3, afin d’avoir aucun regret et de prendre de l’expérience pour la saison prochaine. »
Quelle est l’ambiance au sein du MJBF ?
« L’ambiance au sein du MJBF est très bonne. Le groupe est un bon mélange d’anciens et de jeunes (je fais quand même légèrement grimper la moyenne d’âge, comme ils aiment me le rappeler…) et de grande qualité.
L’ambiance dans le vestiaire est assez musical grâce à notre DJ Kanaki André, qui a une enceinte à la place d’un sac de sport ! Tout est bon pour un chambrage en règle avec de réels snipers comme notre coach Romain Bellouti ou notre meneur de jeu Alexis « alsex » Blanchard aussi doué avec ses pieds qu’avec sa bouche. J’avoue que je ne suis pas le dernier pour chambrer. C’est important, cette convivialité, cela soude un groupe.
Cette année, la licence nous aura quand même coûté un peu d’argent avec les amendes que notre commissaire-priseur de gardien, Paul Bureau, a mises en place, tout est bon pour prendre un euro d’amende et pas de contestations possibles sinon ça double (rire).
Merci au bureau d’avoir enfin investi dans un appareil à carte pour la buvette, car cela permet des après entraînements à rallonges, surtout le vendredi soir (et des samedis matin avec un peu de mal à la tête par contre) et là, les jeunes du club ont déjà pris le pouvoir, Antonin, Matteo, Arnaud, Simon, Titoune sont déjà prêts pour prendre la relève des Jean-Phi, Moquie, Sussuc et compagnie… (rire).
C’est toujours un plaisir de se retrouver et surtout de jouer aux côtés de joueurs avec ce niveau, je pense en particulier à nos recrues pour lequel le club s’est endetté sur de nombreuses années, Steven Monnier qui nous apporte son expérience du haut niveau. José « l’animal » Vorswijk, Chloé « l’anaconda » Brianto, Stan Luette et sa grinta (payé 12000 euros à l’AS Avrillé) et le meilleur joueur du MJBF, toujours bien coiffé et élégant, Monsieur Quentin Roland (payé 35 000€ à l’US La Baule – Le Pouliguen). Élégance qu’il partage avec notre ailier, Nicolas Sicaud, plus aussi rapide qu’avant, mais toujours à la pointe de la mode sur un terrain avec les dernières chaussures. Comme je lui dis toujours, c’est important d’avoir la classe sur un terrain, cela impressionne l’adversaire (rire). Nico sera mon digne successeur sur ce point-là.
Tout ce joli petit monde est tenu avec une main de maître… ou pas, par l’enfant du club, notre prodige Maxime Neau. Un jour, il rachètera le club afin que le stade porte son nom ! Et par notre coach Romain Bellouti, le roi du jeu des trois couleurs (clin d’œil).
Plus sérieusement, le club du MJBF, c’est l’endroit idéal pour pratiquer le football et progresser dans de bonnes conditions avec des installations de top-niveau, un terrain synthétique et deux terrains en herbe. L’avenir s’annonce radieux pour Montreuil-Juigné, surtout si la jeunesse dorée, qui joue en équipe première depuis quelque temps déjà, prend le relais des plus anciens dans l’investissement sur le terrain en séance et le dimanche. Le club et ce groupe se doivent d’être ambitieux. La Régional 3 ne doit être qu’une étape… »
Avez des futurs projets et que retiendrez-vous de votre carrière sportive ?
« Comme vous le savez, j’ai décidé d’arrêter ma carrière la semaine dernière sur un match et une date symbolique pour moi. En effet, j’avais pour idée d’arrêter à la fin de la saison après trente ans passés sur les terrains, aux quatre coins du département et de la région depuis tout petit.
Je joue au football depuis l’âge de cinq ans, je ne garderais que des bons souvenirs de cette petite carrière, de ma formation à l’Intrépide Angers en passant par le sport étude (et ses entraînements tous les jours avec des gars qui faisaient trois têtes de plus que moi).
J’ai vraiment vécu des bons moments grâce au football. J’ai des souvenirs plein la tête, des matchs contre le FC Nantes en -13 ans, nos déplacements en -15 ans ou -18 ans avec des rendez-vous à 6h30 du matin au stade Salpinte pour aller jouer au fin fond de la Vendée. J’ai aussi en mémoire notre année exceptionnelle en -15 ans à l’Intrep’, où l’on finit champion régional avec des supers joueurs comme Julien Dadouche (mon alter ego du couloir gauche à l’époque), Olivier Faucheux, Romain Grosbois, et j’en oublie sûrement…
Il y a aussi mon premier match en équipe 1, en DSR à l’Intrépide Angers, à même pas dix-sept ans…
Et enfin pour finir ces cinq superbes années à Montreuil-Juigné. Une aventure humaine, où j’ai non pas découvert des coéquipiers, mais de véritables amis. Ce qui nous a permis de réussir l’exploit de revenir de nulle part l’an dernier et de réussir ce pourquoi j’étais venu, faire remonter le club à sa place au niveau Ligue.
Il était donc venu le temps pour moi de m’arrêter, afin de me concentrer sur ma vie de famille et à mes deux garçons de bientôt sept et quatre ans, à qui je suis en train de refiler le virus du ballon. C’est pour cela que ce match contre l’Intrépide Angers, du 1er mars, revêtait une saveur particulière, car je revenais une dernière fois là où j’ai commencé et où j’ai poussé mon premier ballon en septembre 90. Ce jour-là, c’était l’anniversaire de la femme qui partage ma vie depuis dix-sept ans maintenant, dix-sept ans à me voir partir au foot le dimanche…
J’aurais pu finir la saison évidemment, mais je voulais finir sur quelque chose de symbolique. Là, c’était tout trouvé.
Je vais pouvoir rejoindre le banc pour accompagner Romain et son incroyable staff « pas » technique, David « Mouclak » Moncho, JC « Sky » Maître et Cyril « Couille » Urvoy, et continuer mon rôle de grand frère auprès de ce super groupe.
Avez-vous un dernier mot pour toutes les personnes que vous avez côtoyées, durant toutes ses saisons ?
« Je tenais à remercier tous les bénévoles, les coachs et les dirigeants du MJBF, ils nous permettent de pratiquer notre sport dans d’excellentes conditions de part le temps qu’ils nous accordent toutes les semaines.
Enfin, je tenais à remercier quelques personnes croisées ici ou là sur les bords du terrain, qui ont compté pour moi et qui m’ont appris énormément et fait progresser toutes ces années, que ce soit des joueurs, des entraîneurs ou des dirigeants :
Tout d’abord mon papa, Claude Goin, Pascal Vigneron, Daniel Padellec, Thierry Housseaux, Fabienne et Philippe Manceau, Florence et Bruno Bodin, Richard Penin, Jerôme Martin, Yannick Pinier, Romain Bellouti, Julien Dadouche, Olivier Faucheux, Florian Bodin, Alexis Bru, Auguste Gnaly, Yahiya Mimoun, Pierre LeMeur, Paul Bureau, Steven Monnier, Nicolas Sicaud, Chloé Brianto, José Vorswijk, Maxime Neau.
Et bien sûr mes acolytes du futsal à la Roseraie ou des plus beaux matchs de ma carrière, qui commençaient le matin et qui finissaient le soir sur des scores improbables en bas de notre bâtiment place Jean XXIII, la meilleure école de formation pour le football, Mehdi Belaachet, Hassan Douasse, Romain Grosbois, Barra Khoulé, Naïm Oughanem, Abraham Mbowe, Sofiane Boufal, Hakim Belmoulat…
Merci à tous même à ceux que je n’ai pas cité, coéquipiers ou adversaires, pour les moments et les souvenirs partagés. Et Merci Le Football… »








