Rencontre avec Léonille MARCHAND, une freestyleuse angevine, qui nous fera découvrir sa discipline sportive. Elle nous parlera de son parcours sportif, comment elle a connu le football freestyle, ses débuts dans cette pratique sportive et ce que cela lui a apporté. Puis, elle évoquera ses meilleurs souvenirs, ses projets et nous donnera quelques conseils de spécialiste, pour ceux et celles qui aimeraient s’initier à ce sport, encore assez peu répandu en France.

Bonjour Léonille, pouvez-vous, nous faire une présentation rapide de vous ?

« Je m’appelle Léonille, j’ai vingt-deux ans et je suis actuellement en première année de Master 2SER, l’acronyme de Sport, Santé, Éducation et réentraînement, dans la filière STAPS APAS. J’ai en parallèle de mes études, un emploi étudiant et beaucoup de passions, notamment sportives comme le football freestyle, le football, la course à pied. J’ai également le statut d’auto-entrepreneur pour la réalisation de démonstrations et d’initiations de freestyle football. »

Parlez-nous de votre parcours sportif ?

« Dans ma famille, le sport a une place importante. J’ai donc été initiée très tôt, dans des clubs ou en milieu scolaire à divers sports. Le sport de prédilection de ma famille était le basket, mon père et ma grande sœur en pratiquait, et à huit ans, j’ai voulu suivre leurs pas. Le fait d’être enfermée dans une salle et jouer à la main ne me convenait pas. Dans le quartier résidentiel où j’habitais, on jouait régulièrement au football avec mes voisins, et c’est à ce moment-là, que je savais que je voulais en faire. Au fil des années, nous ne partagions plus le même engouement pour le football et j’ai donc commencé à jouer seule, contre un mur, puis à jongler au pied. A onze ans, j’ai rencontré deux filles de mon collège qui souhaitaient s’inscrire au football et mes parents se sont aussi investis pour me permettre d’en faire.

Ma passion pour le football s’est diversifiée et je me suis davantage orientée par la suite vers le football freestyle. L’année dernière, après cinq années d’entraînement, j’ai lancé mon compte auto-entrepreneur afin de partager ma passion et de la faire découvrir au public. J’ai ainsi réalisé des shows lors d’une conférence de presse, lors de la diffusion des matchs de la dernière Coupe du Monde de Football Féminine. »

Comment avez-vous connu cette discipline sportive ?

« Lors d’un match de basket à Cholet, il y avait Corentin Baron, un freestyleur angevin qui était là pour faire le show durant la mi-temps. Je n’étais pas présente, mais ma mère était sur place avec ma sœur. Elles l’ont alors regardé et filmé pour me montrer, et elles lui ont même demandé une dédicace que je conserve encore. Cela m’a impressionné, mais je ne pensais pas qu’il y avait des filles qui faisaient cela.

Puis en 2014, j’ai rencontré sur la plage de Saint-Jean-de-Monts, une freestyleuse, Nawel Hadjaf, qui, quand elle a vu que je savais jongler, m’a initié au freestyle. A partir de là, j’ai commencé à faire quelques figures. »

Et concernant vos débuts dans le freestyle ?

« Cela fait donc maintenant six ans que je connais cette discipline. A mes débuts, ce n’était pas des entraînements planifiés comme je peux le faire maintenant, mais seulement un objectif de battre un record de jongle et réaliser des figures de base.

Quand j’ai débuté, le freestyle commençait à se développer par l’intermédiaire des réseaux sociaux, grâce à la notoriété de grands freestyleurs sur Youtube. J’ai commencé à m’entraîner de manière plus régulière et plus optimale pour une réelle progression à partir de 2017. Cette année-là, j’ai intégré le groupe des freestyleurs de France sur Facebook et j’ai pris contact avec de nombreux freestyleurs expérimentés. C’est une communauté très soudée, au vu du petit nombre de pratiquants, qui augmente fortement ces dernières années. La plupart des freestyleurs se connaissent grâce aux réseaux sociaux.

Je pratique cette discipline vraiment par passion, et ne suis pas inscrite dans un club. J’ai rapidement rencontré deux freestyleurs à Angers où j’étudie actuellement : Ghislain Boissard et Corentin Baron, qui m’ont aidé à progresser et à me motiver dans les périodes plus difficiles. Je suis vraiment heureuse de partager des entraînements avec Corentin que j’admirais quand j’étais plus jeune, comme certains peuvent admirer un chanteur ou un grand sportif. »

Qu’est-ce que le football freestyle vous a apporté ?

« Cette discipline, du fait qu’elle ne soit pas pratiquée dans un cadre associatif, m’a appris à me responsabiliser, en planifiant mes entraînements pour atteindre des objectifs, réussir des nouvelles figures et de nouveaux enchaînements.

D’un point de vue social, le plaisir de partager sa passion avec des grands passionnés comme soi-même est un moment magique et de bonheur. Des liens forts se créent et vous vous créez comme une seconde famille. »

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

« Je dirais que j’ai deux principaux souvenirs :

Le premier est, à mes débuts et à la suite d’une rencontre sur les réseaux d’un freestyleur parisien, Anthony Anquetil, il m’a invité à venir découvrir le mode de vie des freestyleurs de la capitale. Ils m’ont accueilli à bras ouverts, et j’ai passé la meilleure semaine de vacances à Paris… Ils ont la chance d’avoir de nombreux spots sympas pour s’entraîner, et on débutait la journée d’entraînement à douze heures, jusqu’à vingt-deux heures, en passant par le 104, le parc de la Villette. Ils étaient tous très attentionnés et ils m’ont donné beaucoup de conseils pour que je progresse. Mon ami avait même invité des grands freestyleurs tels que Hani, un freestyleur de la team S3, très connu sur Youtube, pour une rencontre. J’ai eu la chance de m’entraîner avec lui.

Le second, à la suite du lancement de mon compte auto-entrepreneur, j’ai été contacté pour un show de freestyle football à Paris pendant la diffusion du match des quarts de finale à Châtelet les Halles. Cette opportunité m’a permis de partager ma passion avec des étrangers, venus voir le match et avec des spectateurs curieux et intéressés. J’ai réalisé une démonstration de cinq minutes, et dix minutes d’initiation pendant la mi-temps, puis d’autres initiations et animations au cours de l’après-midi. J’ai pu voir dans les yeux des personnes présentes ,l’émerveillement et le bonheur après avoir partagé du temps avec elles. J’espère avoir contribué à étendre le nombre de pratiquants à travers ces initiations. »

Avez-vous des projets sportifs ?

« En rentrant en première année de master, j’ai arrêté le football en club. Cette année, je compte reprendre dans un club près d’Angers, car la compétition me manque.

Avec mon beau-père, on partage la passion du running, et durant ce confinement, nous avons réalisé une préparation à un semi-marathon. Durant le mois de Mai, nous avons couru plus de cent trente kilomètres au total. Mon objectif est, pour le 15 Juin, de réaliser le semi-marathon en 1h50 tout en maintenant une aisance respiratoire.

Dans le freestyle, mon objectif actuel est de réaliser des combos toujours plus difficiles et cela, de manière esthétique. Je m’entraîne dur pour cela, et peut-être dans une optique de compétition pour les années à venir. Les compétitions féminines accueillent de plus en plus de participantes et cela m’intéresse fortement, afin de découvrir l’aspect compétitif de cette discipline qui est avant tout, une passion. »

Pour conclure, avez-vous des conseils pour ceux que cela intéresserait ?

« Si cela peut paraître simple, ce ne l’est pas forcément au départ, je conseille de persévérer tout en prenant du plaisir, et augmenter la difficulté de manière progressive pour optimiser l’évolution. De façon concrète, je peux conseiller de commencer à jongler des deux pieds, puis ensuite par exemple, de réaliser des figures basiques telles que le tour du monde, blocage nuque, cross over. Ce sont des noms de figures qui ne vous disent peut-être rien, mais qui ont été présentées dans des tutoriels sur Youtube que vous pouvez regarder, et qui vous guidera sur l’exécution du geste.

Dans le freestyle, il n’y a pas de règles, on peut jouer avec les mains, la tête, les jambes, le torse, alors si je peux donner un conseil, c’est laisser parler votre créativité. Si l’objectif est de progresser rapidement dans cette discipline, contacter des personnes expérimentées pour organiser des entraînements collectifs et partager des astuces, c’est très enrichissant pour débuter, mais également pour la communauté de freestyleurs qui s’agrandit.

Pour l’instant, il n’y a pas de clubs sur Angers. Si vous souhaitez apprendre lors d’une initiation, vous recherchez une animation pour un évènement ou une démonstration, il est possible de me contacter. Je me déplace pour faire partager ma passion. »

Retrouvez en vidéo une démonstration de football Freestyle !

 

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