Cinquième du trail de Saint-Malo, Éric HERAULT enchaîne les compétitions avec une étonnante régularité. Passionné depuis l’enfance, il mêle performance et plaisir, tout en gardant une approche simple et efficace : écouter son corps. Rencontre avec un coureur qui s’envole, parfois au sens propre.
Bonjour Eric, vous avez terminé cinquième ce week-end à Saint-Malo. Comment avez-vous vécu cette course ?
« Plutôt bien, même si je ne me sentais pas totalement reposé. J’avais enchaîné de grosses séances avant et j’étais un peu fatigué musculairement. Je savais que je n’avais pas le potentiel pour être à fond ce jour-là. Mais malgré tout, l’objectif était de rentrer dans les cinq premiers, et j’y suis parvenu. »
Considérez-vous cette cinquième place comme un bon résultat ?
« Oui, c’était l’objectif. Je suis parti tranquillement pour revenir progressivement sur la fin. À quatre kilomètres de l’arrivée, je rattrape le sixième et je termine fort, même si je reste à une minute du quatrième. »
Vous parliez d’une reprise difficile. Qu’est-ce qui vous a manqué dans la préparation ?
« Principalement la vitesse. Après mon Half Ironman début août, j’ai effectué une récupération plus courte que d’habitude. J’ai repris rapidement l’endurance, mais pas assez le travail de vitesse. Et comme Saint-Malo est un parcours exigeant, cela s’est ressenti. »
Y a-t-il eu un moment clé dans la course où vous avez senti que ça allait être compliqué ?
« Oui, vers le trentième kilomètre. La fatigue est arrivée et il a fallu gérer. Au ravitaillement, j’ai perdu un peu de temps. À ce moment-là, je me suis dit qu’il ne fallait surtout pas en perdre davantage. »
Cette saison, vous avez aussi remporté le Trail du Granit et le Kal’Onna Trail. Comment expliquez-vous cette constance ?
« Par la régularité. Je m’entraîne beaucoup, mais surtout, je ne me blesse pas. Cela me permet de progresser sans coupure. Je connais bien mon corps : quand je sens la fatigue, je ralentis. C’est essentiel pour durer. »
Vous enchaînez les épreuves longues. Comment gérez-vous la récupération ?
« Mon corps récupère vite, peut-être parce que je suis toujours actif. Je ne suis pas sédentaire : je bouge toute la journée. Cela aide beaucoup. Je pense que c’est l’une des clés de ma régularité. »
D’où vient votre passion pour le trail ?
« Depuis tout petit. J’ai commencé par le football à cinq ans, jusqu’à mes vingt-six ans. Avec mes frères, on faisait toujours du sport, on se tirait la bourre. L’esprit de compétition, je l’ai toujours eu. »
Avec toutes ces courses, comment trouvez-vous l’équilibre entre performance et plaisir ?
« J’ai du plaisir dans la performance. Chaque entraînement a un objectif clair et atteignable. Je ne me fixe pas des rêves impossibles, mais des objectifs réalistes. Les atteindre, c’est ma plus grande satisfaction. »
Quels sont vos prochains grands rendez-vous ?
« Le Grand Trail d’Auvergne en octobre, sur 80 km, puis deux semaines plus tard le Trail du Nipalou, 53 km avec 2000 m de dénivelé. »
Une dernière question plus légère : vous célébrez vos victoires en faisant l’avion avec les bras. D’où vient ce geste ?
« J’aime célébrer mes victoires, montrer mon émotion. Je trouve dommage quand un coureur gagne et reste impassible. Ce geste vient aussi de ma passion pour les mangas, notamment Naruto. C’est ma manière de dire que je m’envole vers la victoire. »








