Romain Attanasio s’est élancé à 14h20 dans la plus prestigieuse des courses au large. Alors qu’il dispute son 2e Vendée Globe consécutif, retour sur un dimanche riche en émotion.

Sa journée a commencé tôt, très tôt, et le réveil a été difficile. « Je n’ai pas très bien dormi et Sam (Samantha Davies) aussi ». Puis, tout s’est enchaîné. Il a fallu rendre les clés de la maison de location dont ils disposaient ces derniers jours aux Sables d’Olonne. Puis se diriger vers Port-Olona. Alors que le soleil ne s’était pas encore levé, Romain s’est rendu une première fois sur les pontons. Il tenait à être là pour dire ‘au revoir’ une dernière fois à Samantha Davies. Le moment est riche en émotion et pudique aussi, alors que seuls quatre membres par team et les équipes de production ont été autorisés à accéder sur les pontons.

“Je pense aux gens qui vont rester à terre.”

Samantha Davies a pris la mer quelques minutes plus tard et Romain s’est sauvé lui aussi. « En fait, j’avais oublié un de mes sacs dans la voiture », reconnaît-il. Ensuite, c’est à son tour de partir et de se plier à l’ensemble des obligations dont 20 minutes d’interviews puis un dernier mot à des proches et aux partenaires. Puis, son nom a été annoncé et il a descendu, seul, la rampe menant au ponton. Comme pour tous les skippers, les membres des autres équipes l’ont applaudi chaleureusement.

Un moment fort à vivre plus qu’à raconter. « Je ne sais pas trop quel mot utiliser pour expliquer ces moments si particuliers. Et puis d’une certaine manière, on est déjà parti ». Romain en a profité pour regretter un départ sans public « surtout pour les bizuths qui n’ont pas connu cette effervescence-là ». Mais le skipper souligne « la chance incroyable de pouvoir partir ». « Je pense beaucoup aux gens qui vont rester à terre et qui devrons affronter des situations bien plus dures que ce qu’on va connaître en tant que skipper ».

Ce sont ses derniers mots sur les pontons avant de monter à bord et de retrouver enfin son IMOCA. Sourires aux lèvres, Romain a savouré la montée du chenal puis s’est affairé à bien se positionner pour les premiers milles. Il a fallu attendre que la brume se lève avant que le départ ne soit donné à 14h20. Désormais, c’est une autre histoire que le navigateur va écrire : la formidable aventure d’un homme seul et enthousiaste sur les mers du monde.