Après dix-neuf jours de compétition, Romain ATTANASIO continue sa descente dans l’Atlantique Sud et s’attache à contourner l’anticyclone de Sainte-Hélène par l’ouest. Situé dans le ‘bon wagon’ de la flotte (16e), il a tenu le choc après une journée de réparation la semaine dernière et se rapproche désormais des “quarantièmes rugissants”.

Chez Romain Attanasio, le sourire est toujours là. Chaque vidéo et chaque prise de parole ont le droit à ce mélange d’optimisme et de sérénité, un rayon de soleil pour ceux qui le suivent depuis la terre. Pourtant, rien n’est facile depuis le départ du Vendée Globe. Et le skipper de PURE-Best Western a dû s’employer pour s’offrir ce petit plaisir d’être en course et d’en sourire.

Monter en haut du mât, “il n’y avait pas le choix”.

Car le jeudi 19 novembre dernier, Romain a dû affronter ses peurs et profiter d’une légère accalmie pour monter en haut du mât afin de résoudre un problème de chariot de grand-voile. Une longue ascension à trente mètres de haut, des bleus à n’en plus compter sur les bras et les jambes puis une journée à bricoler pour se donner le droit de continuer. “Il n’y avait pas le choix, il fallait le faire avant le pot au noir, mais c’était dur.”

Le sang-froid dont il a fait preuve – et qu’il a filmé – est saisissant, d’autant que le skipper reconnaît « avoir eu peur » et en avoir eu les jambes tremblantes plus d’une heure plus tard. Dans la foulée, Romain s’est retrouvé à batailler dans une zone sans vent, pendant plus de quatre heures en début de nuit, luttant contre les affres du pot au noir. Mais le lendemain, comme une juste récompense, c’est sous le soleil que PURE-Best Western franchissait l’équateur. “Je vais boire ma petite bière chaude comme le veut la tradition !” sourit-il.

Les petits bonheurs du large.

La progression se poursuit donc dans l’Atlantique Sud mais elle n’est pas de tout repos. Dans la nuit de mardi à mercredi, Romain assure “avoir dû régler les voiles toutes les cinq minutes”. En cause : une nouvelle zone sans vent plus conséquente qu’il faut s’évertuer à contourner, tout en tentant de profiter de chaque variation du vent pour gagner un peu en vitesse. Et cela fait plusieurs jours que ça dure. “Ce n’est pas très simple notre affaire en météo, expliquait-il jeudi matin. Il va falloir rester à l’extérieur des grains et descendre vers le sud pour passer sous l’anticyclone.” Ce vendredi matin, ce ‘contournement’ de l’anticyclone de Sainte-Hélène avait débuté à environ quatorze nœuds de moyenne (26 km/h).

La bataille permanente pour déterminer les meilleures options stratégiques n’empêchent pas les petits moments de plaisir. Il y a cette interview où Romain s’amuse à faire un clin d’œil à « ses amis montagnards (« eux savent que je ne suis pas très aérien »). Il y a le fait de naviguer toute une nuit côte à côte avec Clarisse Crémer (Banque Populaire X) au milieu de ce no man’s land iodé. Et puis il y a aussi cet arc-en-ciel qui s’entrevoie un matin à proximité de PURE-Best Western. En somme, le Vendée Globe dans ce qu’il a de meilleur : un accélérateur d’actions et d’émotions. Et avec Romain, ce n’est pas prêt de s’arrêter !