Rencontre avec Ludovic LEVÊQUE, un triathlète de haut niveau qui nous parlera de son sport, comment il est arrivé dans le monde du triathlon et de son parcours sportif. Ensuite, il reviendra sur le Norseman Xtreme, la “mère” des triathlons extrême dans le monde, où il aura vécu plein d’émotions. Située en Norvège, cette course créée en 2002 comme il ne se fait nulle part ailleurs, est mythique avec ses 3800m de natation, ses 3500m d’ascension en vélo et ses 1500m d’ascension en course à pied, avec l’objectif de gagner le très convoité t-shirt noir, remis aux 160 premiers participants à compléter la course au sommet du Gaustatoppen. A cette occasion, il nous expliquera sa préparation avec les sacrifices effectués. Enfin, il nous donnera ses conseils pour ceux qui aimeraient tenter cette aventure hors norme.

Bonjour Ludovic, pouvez-vous, nous présenter votre parcours sportif ?

“Je pratique le sport depuis mon enfance : football, basket, hockey roller… Le triathlon est entré dans ma vie à l’âge de seize ans à force de le voir passer devant chez mes parents à Villevêque. Ayant l’âge requis, je me suis lancé dans l’aventure. J’ai commencé par des distances de découverte à l’époque, puis sur de la distance Olympique. En 2010, je termine mon premier IRONMAN 70.3 et en 2011, je termine deux DISTANCE IRONMAN. Depuis 2014, j’ai continué sur de la longue distance et notamment sur du triathlon extrême. J’ai terminé en 2014, le CELTMAN XTREME SCOTTISH TRIATHLON, en 2015 l’AUSTRIA XTREME TRIATHLON et en 2019 le NORSEMAN XTREME TRIATHLON.”

Comment êtes-vous arrivé dans le Triathlon ?

“Mes parents habitent à La Dionnière à Villevêque, sur le parcours vélo et depuis tout jeune, je regarde passer les coureurs le matin et l’après-midi, on allait voir la distance olympique. Je n’avais pas l’âge à l’époque encore pour le faire. J’avais toujours dit que dès que je pourrais, je le ferais. Un jour, l’âge est arrivé et je me suis lancé d’abord sur le triathlon du matin et ensuite sur celui de l’après-midi. Je serais présent cette année encore. C’est un peu mon pèlerinage.”

Pouvez-vous revenir sur le Norseman Xtreme Triathlon ?

“Il s’agit de la “mère” des triathlons extrême dans le monde. Le plus mythique et le plus connu. Il faut faire 3800m de natation dans un fjord en sautant d’un ferry à cinq heures du matin. Ensuite, 180 km avec 3816D+ en totale autonomie avec son équipe support. Enfin, il faut faire 42 km avec 1800D+ avec une fin haute montagne. La particularité est qu’il y a une contrainte en chrono et en place. Il faut être dans les 160 premiers au 32,5 km de course à pied pour gravir le GAUSTATOPPEN et recevoir le mythique t-shirt noir. De plus, il y a environ 4500 postulants pour 250 places par an. J’ai mis sept ans pour avoir le droit d’y aller !”

A ce sujet, pouvez-vous nous expliquer votre préparation, les sacrifices effectués, vos objectifs… ?

“Je pratique toujours en début de saison de la course sur route comme le 10 km et semi-marathon. Ensuite, je fais du Half Ironman pour me préparer et enfin, je me lance sur l’objectif principal de la saison. Tout est progressif comme la préparation d’ailleurs. J’ai un préparateur physique qui me suit à distance et qui m’envoie les séances hebdomadaires avec une analyse en fin de semaine. Il prend en compte les contraintes professionnelles, physiques, fatigue etc… Il y a environ entre dix et douze entraînements par semaine sur la fin de préparation qui représente environ 20/23 heures par semaine. La préparation se fait donc au cours de l’année avec des pics en fonction des courses. J’ai eu aussi un coach diététique entre les mois de mars et d’août, afin d’optimiser cette partie. Le but était d’avoir le meilleur rapport poids /puissance.”

Que retenez-vous de cette expérience, à la fois sportive et humaine ?

“Comme chaque triathlon extrême, il est impossible de le faire seul, car on doit avoir son équipe support sur toute la course, mais aussi en matière d’organisation et logistique. C’est un sport individuel, mais aussi en équipe. Cela rend cette course particulière et mythique. On vit plein d’émotions ensemble, des bonnes comme des moins bonnes. Un mot qui résume très bien est PARTAGE. D’ailleurs, quand j’ai eu le t-shirt noir, tout le monde a fondu en larmes de joie, car on a tout préparé ensemble et vécu la course ensemble.”

Auriez-vous des conseils à donner à des personnes qui aimeraient tenter ce genre d’aventure ?

“Il faut déjà y aller progressivement et commencer par du court, puis du long, puis de la distance IRONMAN et enfin du triathlon extrême. Ensuite, il faut être parfaitement entouré par un coach et ne pas se lancer avec des programmes tout fait. Ne pas négliger la nutrition sur ce genre d’épreuve, cela peut vous coûter la course. Il faut un très gros mental et avoir un entourage très compréhensif qui va vous soutenir sur toute la préparation. Niveau matériel, effectivement cela coûte cher, mais il faut de la qualité, car il est fortement désagréable de devoir s’arrêter à cause d’un souci technique.”

Avez-vous des personnes, des rencontres ou des évènements qui vous ont marqué durant votre parcours sportif ?

“Deux événements marquants oui. Tout d’abord la finishline de mon premier IRONMAN à Nice en juin 2011. Et bien sûr, l’arrivée en haut du sommet du GAUSTATOPPEN pour le Norseman. Cette course est un aboutissement pour un triathlète. Pour moi, il n’y a rien de plus mythique que cette course.”

Pour conclure, quels sont vos prochains objectifs sportifs ?

“Je vais remettre un peu de rythme sur le triathlon M de Villevêque début septembre, ensuite, ce sera le triathlon M de La Baule fin septembre. Et enfin, direction le Maroc, le dimanche 27 octobre pour l’IRONMAN 70.3.”