Rencontre avec Michel ROCHE, qui nous parlera du sauvetage sportif, de son club et de son projet en Australie avec les différentes épreuves, lors des championnats du monde Masters. Entretien.

Pouvez-vous nous présenter votre parcours sportif ?

“Sportif pratiquant depuis toujours, j’ai goûté à de nombreuses disciplines : athlétisme, judo, football, handball, tennis. Ce n’est que tardivement que j’ai été initié aux sports aquatiques : water-polo en 2002, natation en 2009 (pour passer le BNSSA) et sauvetage sportif en 2015. C’est en accompagnant ma fille à son stage de sauvetage sportif que j’ai été invité à m’y essayer. J’ai testé et j’ai aimé. Nous étions en avril 2015, un mois plus tard, je participais à la première Coupe de France Masters, cinq mois plus tard, j’étais en Espagne pour les Championnats d’Europe où j’ai décroché deux médailles en équipe et une médaille de bronze au lancer de corde.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs ?

“Ce sont d’ailleurs ces championnats d’Europe qui m’ont procuré les meilleurs souvenirs dans cette discipline : une compétition sous le soleil, conviviale au sein de l’équipe du Sauvetage Aquatique du Val d’Orge, amicale au milieu de compétiteurs de toute l’Europe, dans une ambiance festive emmenée par les clubs espagnols. J’y ai également goûté à la victoire en équipe (deux médailles) et à la performance individuelle.”

Pouvez-vous nous faire le bilan de la saison de l’Aquarius Club Angers et que pouvez-vous nous dire sur votre club ?

“Le sauvetage sportif au sein d’Aquarius est une discipline en cours de développement. Bien que référencé comme club sportif par la FFSS (Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme), la discipline ne bénéficiait d’aucun créneau dédié à sa pratique. Depuis mon arrivée en septembre 2016, ma volonté de pratiquer a été soutenue par les différents présidents (Anthony Sarfati, David Cellier et aujourd’hui Gérard Binet) et un créneau spécifique est désormais proposé aux adhérents du club. Sur ces deux dernières saisons, le bilan se résume à la participation collective à l’Open des Pays de la Loire (à Nantes). En 2017, j’ai emmené un groupe de vingt-trois nageurs et nous avons décroché le premier trophée du club (troisième au classement des clubs). En 2018, j’ai motivé un groupe plus restreint, composé de compétiteurs plus jeunes et novices dans le but (atteint) de leur donner envie de poursuivre dans le sauvetage sportif. J’ai également participé sous les couleurs du club à deux autres compétitions cette saison : Championnat départemental du Maine-et-Loire, où je termine troisième au classement général, et Coupe de France Masters à Colmar, où je termine quatrième au classement général.”

Parlez-nous de votre projet sportif lors des championnats du monde Masters ?

“La motivation première est de participer à cette compétition sur les terres fondatrices de la discipline : l’Australie est LA nation du sauvetage. Ces championnats sont également l’opportunité de participer au rayonnement du sauvetage français au niveau mondial, mais aussi du sauvetage angevin au niveau national. En participant, j’apporte ma pierre angevine à l’équipe des Masters français. Ces championnats du monde se dérouleront du 15 au 21 novembre prochain, en ouverture des compétitions mondiales de différentes disciplines du sauvetage : championnats du monde jeunes & seniors par nation, championnats du monde de Rescue Boats (bateaux de sauvetage à rames), championnats du monde d’IRB (bateaux de sauvetage gonflable – type Zodiac). Les sites de la compétition se situent à Adélaïde, côte sud de l’Australie.”

En quoi consistera l’épreuve ?

“La compétition comprend de nombreuses épreuves, en bassin, sur le sable et en mer. Dans le bassin de cinquante mètres, les épreuves individuelles sont les suivantes :

Deux cents mètres obstacles : nager quatre longueurs en passant sous douze obstacles placés à 12,50m, 25m et 37,50m.

Cinquante mètres mannequin : nager vingt-cinq mètres, remonter un mannequin à la surface et le remorquer sur vingt-cinq mètres.

Cent mètres mannequin palmes : chaussé de palmes, nager cinquante mètres, remonter un mannequin à la surface et le remorquer sur cinquante mètres.

Cent mètres bouée tube : chaussé de palmes, nager cinquante mètres en traînant une bouée tube, la clipper autour d’un mannequin en surface et tracter le mannequin sur cinquante mètres.

Lancer de corde : une victime placée à 12,50m, une corde de 17m, le sauveteur placé au bord du bassin doit enrouler la corde, la lancer à sa victime et ramener celle-ci au bord… en moins de quarante-cinq secondes.”

Certaines seront déclinées sous forme de relais par équipe :

  • 4x50m obstacles.
  • 4x25m mannequin.
  • 4x50m medley : le premier sauveteur nage cinquante mètres sans équipement, le second nage cinquante mètres avec palmes, le troisième nage cinquante mètres en traînant une bouée tube, le quatrième chaussé de palmes tracte le troisième avec la bouée tube.

Les épreuves côtières sont les suivantes :

  • Course de nage : réaliser un parcours d’environ quatre cent mètres à la nage. Cette épreuve se pratique également en relais par équipe de trois.
  • Course de planche : réaliser un parcours d’environ huit cent mètres sur une planche de sauvetage. Cette épreuve se pratique également en relais par équipe de trois.
  • Course de surf-ski : réaliser un parcours d’environ 1,5km à bord d’un surf-ski (type de kayak conçu pour le sauvetage). Cette épreuve se pratique également en relais par équipe de trois.
  • Oceanman : épreuve combinant les courses de nage, de planche et de surf-ski, l’ordre étant tiré au sort juste avant l’épreuve. Cette épreuve se pratique également en relais par équipe de trois.
  • Relais planche, épreuve en binôme : le premier sauveteur nage jusqu’à une bouée au large, puis fait signe à son coéquipier, qui le rejoint avec la planche, le charge et le ramène à la plage
  • Course de deux kilomètres sur sable.
  • Sprint de quatre-vingt-dix mètres sur sable. Cette épreuve se pratique également en relais par équipe de trois.
  • Beach Flags : cette épreuve très spectaculaire est aussi appelée “bâtons musicaux”. Des fanions sont disposés sur une ligne à vingt mètres des compétiteurs, il y a un fanion de moins que de compétiteurs. Allongés sur le sable dos aux fanions, au coup de sifflet, les compétiteurs courent pour attraper un fanion. Celui qui n’en a pas est éliminé.

Que pouvez-vous nous dire sur le sauvetage sportif ?

“Le sauvetage sportif est une discipline qui allie physique et technique, mais qui reste accessible à tous à partir de huit ans. Elle offre une large palette d’épreuves où chacun peut trouver son plaisir : dans la catégorie Master, le doyen a plus de quatre-vingts ans ! Une version Short Course (distances raccourcies) la rend d’autant plus accessible et spectaculaire. A cela s’ajoute l’extraordinaire ambiance qui règne dans les clubs et en compétition, une convivialité générale qui rend les compétitions plus festives.”

Quelles sont les qualités pour être un bon sauveteur ?

“Un bon sauveteur est avant tout humble, car malgré les meilleures dispositions physiques, nul n’est à l’abri d’une erreur technique (en piscine) ou des caprices de la nature (en mer). Il est également polyvalent pour être efficace sur les différents types d’épreuves. Enfin, il est déterminé pour aller jusqu’au bout de son épreuve, quelles que soient les difficultés.”

Quelles sont les particularités entre la mer, l’eau vive et la piscine ?

“Les épreuves en piscine sont plus techniques et comportent moins d’aléas, seule une erreur technique peut bouleverser une course. Ces épreuves sont chronométrées à la différence des épreuves côtières. Les épreuves côtières ou en eaux libres (le nom varie selon que l’on se trouve au bord de la mer ou sur un plan d’eau) sont les mêmes, quel que soit le lieu où se déroule la compétition. Par exemple, lors de la dernière Coupe de France Masters à Colmar, les épreuves “côtières” ont été organisées sur le plan d’eau d’une base de loisirs. La seule différence (mais quelle différence !) est l’absence de vagues et de courant. En mer, les conditions climatiques influent énormément : température, vagues, courants… A Adélaïde, l’eau devrait être à environ 18°C, sachant que les combinaisons sont autorisées jusqu’à 18°C maximum. On attend également des vagues de un à deux mètres, qui rendront les courses de nage et de surfski plus palpitantes et spectaculaires.”

Avez-vous un mot pour les personnes qui aimeraient s’essayer au sauvetage sportif ou tout simplement apprendre à être sauveteur ?

“Un seul mot : essayez ! La grande majorité des personnes, enfants ou adultes, que j’ai initiées ont été surprises des sensations procurées lorsque l’on nage avec des palmes ou que l’on remorque un mannequin. Et lorsque l’on fait le lien avec une situation de sauvetage réelle, qu’on leur dit “vous venez de sortir une victime de l’eau, de sauver une vie”, c’est souvent une prise de conscience que ce geste, qui leur est accessible, est important.”

Avez-vous des portes ouvertes dans votre club pour ceux qui aimeraient découvrir votre discipline sportive à Angers ?

“Aquarius Club Angers invite tous ceux qui le souhaitent à venir essayer sur une séance le sauvetage sportif. Cette activité pour la saison à venir est proposée le lundi soir à 21h à la piscine Belle-Beille, à Angers.”

Si vous souhaitez contribuer au projet en Australie, vous pouvez contacter :

Michel ROCHE (06.52.818.710 / cehor@free.fr)

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