Rencontre avec Jonathan JOSSE, un sportif pas comme les autres. Président d’une association pour la promotion du handbike, il nous raconte son parcours sportif, de sa saison et de ses futurs projets. A travers son handicap, il a décidé de prendre les choses du bon côté, en faisant la promotion de sa pratique sportive, mais aussi sur la sécurité routière. Enfin, à travers un message d’espoir, il encourage les personnes qui seraient dans son cas, à ne jamais lâcher et toujours croire en ses rêves. Entretien.

Bonjour Jonathan, pouvez-vous, nous présenter votre parcours sportif ?

“J’ai commencé à faire du handbike à la fin de l’année 2010, en prenant une licence dans le club de Urt Vélo 64 dans le Pays basque. J’ai eu la chance de faire plusieurs championnats de France, et quelques courses au niveau international, en Belgique, en Espagne et en Italie. En 2013, j’ai parcouru la Loire en Handbike en vingt-deux jours (dix-huit jours de vélo et quatre jours de repos) accompagné de mes amis en camping-car. J’ai arrêté la compétition en 2014, à la naissance de mon fils pour me consacrer à lui. Puis en 2016, j’ai commencé un tour de France en handbike en trois tronçons.

  • Juin 2016 : Bray-Dûne à Saint-Brévin-les-Pins.
  • Septembre 2017 : Saint Brévin-les-pins à Les Deux Alpes.
  • Septembre 2018 : Les Deux Aples à Bray-dûne avec un finish sur les Champs-Élysées.

En Juin, j’ai fait mon tout premier triathlon S à Saumur, puis j’ai vraiment adoré cela, donc, j’ai fait un autre triathlon à Angers au mois de Juillet. Je suis en train de voir pour être licencié au club de triathlon de Saumur.”

Pouvez-vous nous parler de votre association ?

“C’est une association à but non lucratif et reconnue d’intérêt général, créé en Octobre 2016, dont je suis le président, qui est destinée à promouvoir le handbike, les valeurs du sport en général que les handicapé(e)s ou non peuvent partager ainsi que les valeurs portées par la sécurité routière. A travers cette association, j’essaie également de faire passer un message qui est de garder l’espoir, de croire en soi, d’avoir confiance dans la vie et être respectueux des uns et des autres, que se soit sur la route ou ailleurs.”

Que pouvez-vous nous dire sur le handisport ?

“Je trouve que le handisport n’est pas encore assez reconnu. Bien sûr, il y a les Jeux Paralympique qui montrent certaines de ces disciplines, ce qui est super bien au contraire. Mais je trouve que l’on ne parle pas assez de toutes les disciplines. Comme le cyclisme et bien d’autres qui ne sont que très peu connues du public. Mais, avec les années à venir, avec Paris 2024, cela va encore plus se décanter pour faire connaître un maximum de disciplines.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs et vos meilleurs résultats ?

“Mes meilleurs souvenirs, il y en a beaucoup, mais il y en a un qui me vient à l’esprit, c’est quand j’ai commencé à Urt Vélo 64, on était un tout petit club et on était parti en Espagne pour faire un stage. On était parti pour l’entraînement et tout d’un coup, on a vu un fauteuil qui était dans un container et donc on s’est arrêté et on a vu qu’il était en bon état de marche, il était juste très sale. Donc, après l’entraînement, on est revenu au container avec le camion et on a pris le fauteuil. On l’a nettoyé et depuis, il est toujours au club. Aujourd’hui, il sert pour les manifestations que fait le club pour de la sensibilisation au handicap.

L’autre souvenir qui me revient, c’est le jour où nous sommes partis pour un stage en Espagne, on était au total vingt-deux athlètes handisport tous handicaps confondus. Je parlais avec le mécano qui était là au premier jour du club. On se disait : tu te souviens que l’on était que deux “athlètes” handisport. Regarde aujourd’hui, le club est devenu l’une des plus grandes structures de France, avec à peu près cinq athlètes qui courraient avec l’équipe de France. Je n’étais plus le seul handbike, mais on était cinq, avec tous des niveaux différents. Le club avait créé une autre structure qui était l’élite du club. C’était vraiment sympa. “

Pouvez-vous, nous faire le bilan de votre saison sportive ?

“Le bilan est plutôt positif, mon coach m’a fait une belle préparation pour finir mon tour, hiver comme été (et ce n’est pas encore fini, car j’en ai encore jusqu’à Septembre). Et en plus de mes entraînements pour le tour, il m’a également fait une belle préparation, afin de faire mes deux premiers triathlons. Cette année, je vais finir mon tour en Septembre-Octobre et ensuite l’année prochaine, je me préparerai pour les triathlons à venir.”

Que pouvez-vous nous dire sur le tour de France handbike en trois étapes (6 150 km)  ?

“C’est un tour que j’ai créé en trois tronçons. Le premier a commencé à Bray-Dûne jusqu’à Saint-Brévin-Les-Pins ; le tout en trente-trois jours. Vingt-cinq jours de vélo pour huit jours de repos, pour 2320 km. Lors de la première étape, il n’y a pas eu de sensibilisation à la sécurité routière, car je n’avais pas encore créé mon association.

Le deuxième tronçon a commencé à Saint-Brévin-Les-Pins jusqu’à la Station de ski les Deux Alpes ; Le tout en trente-trois jours également. Vingt-cinq jours de vélo pour huit jours de repos, pour 2490 km ; avec sept sensibilisations à la sécurité routière. 

Le troisième et dernier tronçon commencera de la station des Deux Alpes jusqu’à Bray-Dûne ; le tout en vingt-huit jours. Vingt-et-un jours de vélo pour sept jours de repos, pour 1320 km ; avec treize sensibilisations à la sécurité routière. 

Les sensibilisations sont soient des interventions où je raconte ma vie d’un accidenté (ce que j’ai fait avant, pendant et après mon accident) avec une explication sur les raisons de mon accident, ou soient des temps de communications avec les élus des villes où l’on s’arrête.”

Quelles sont vos futures ambitions dans vos futures compétitions ?

“Avec le collège de mon enfance, on va mettre en place l’écriture de mon livre sur mon tour de France. On va l’écrire avec élèves du collège et des professeurs. Cela va être super. Puis, je vais aussi me mettre au triathlon, être licencié. Car faire des triathlons en non licencié, ce n’est pas génial, car on est souvent seul participant. Donc là, cela sera plus sympa étant donné qu’il y aura d’autres participants handisport.”

Pour conclure, que pourriez-vous dire à des personnes victimes d’un accident et qui aimeraient pratiquer le handisport ?

“J’aimerais leur dire qu’il faut croire en ses rêves et en soi, et surtout ne rien lâcher. Car le vainqueur n’est pas spécialement celui qui lève les bras, mais plutôt celui qui ne les baissent jamais.”