Nous sommes allés à la rencontre de Florian Hardy, le gardien des Ducs d’Angers et de l’Équipe de France. Il nous présente son histoire avec le hockey sur glace.

Bonjour Florian, pouvez-vous vous présenter ?

“Bonjour, je suis Florian Hardy, j’ai 32 ans et je suis gardien de but pour les Ducs d’Angers. J’ai commencé le hockey sur glace lorsque j’avais quatre ans à Nantes. C’est là-bas que j’ai fait tout mon hockey mineur, je suis passé par le centre de formation et je suis parti en 2005, quand j’avais vingt ans pour rejoindre Angers.”

Pourquoi avez-vous choisi le poste de gardien de but ?

“Comme je l’ai dit précédemment, j’ai commencé le hockey à quatre ans et j’ai fait trois ans dans l’école de hockey. Le problème, c’est qu’il n’y avait pas de compétitions alors que c’est ce que je recherchais. Donc, d’une part, j’étais fasciné par l’équipement de gardien de but et puis, dans la catégorie au-dessus, il recherchait quelqu’un au poste de gardien donc j’ai essayé une fois, et je n’ai plus jamais arrêté.”

Lorsque vous êtes arrivés aux Ducs d’Angers, vous étiez gardien de but remplaçant, vous n’avez pas eu beaucoup de temps de jeu. Vous êtes donc passez par plusieurs clubs avant de revenir aux Ducs. Pouvez-vous nous en dire plus ?

“Quand je suis arrivé à Angers, j’ai passé un grand pas parce que Nantes jouait en D2 à l’époque. J’ai eu la chance d’arriver ici en tant que gardien remplaçant pour pouvoir apprendre, progresser mais au bout d’un moment et c’est pareil pour tout sportif, t’as besoin de plus de temps de jeu. J’ai fait mes classes à Angers, mais leur club était trop fort et je ne voyais aucune issue pour passer premier gardien. Donc, il a fallu que je change de club et je suis parti pour Morzine-Avoriaz en 2008. L’entraîneur de cette équipe m’a fait confiance en tant que premier gardien et c’est une chance parce que gardien, c’est un poste clé au hockey sur glace et il est difficile d’y trouver du temps de jeu. Malheureusement, le club de Morzine tombait en fin de saison pour des problèmes financiers, donc il a fallu rebondir. Je suis passé à Dijon et cela c’est très mal passé avec l’entraîneur, je n’ai fait qu’un an là-bas. Ensuite, j’ai rejoint Chamonix, j’ai fait deux ans, puis Angers est revenu me chercher. J’avais du temps de jeu à Chamonix, mais une fois que tu as du temps, tu veux gagner et Angers avait plus les armes pour cela. En plus, j’aime bien bouger et ne pas rester trop longtemps au même endroit.”

Vous êtes aussi allé trois ans à l’étranger, un an au EHC Munich (Allemagne) et deux ans à Dornbirner EC (Autriche). Qu’avez-vous pensé de ces championnats ?

“Déjà, il y a plus d’argent dans ces championnats, ce qui fait que ce sont des championnats quand même plus fort qu’en France. Comme j’aime bien bouger, j’avais besoin de découvrir comment étaient les autres championnats européens. Cela a été une très bonne expérience, j’ai appris beaucoup de choses que ce soit sur la glace ou en dehors par rapport à moi-même, en fait, on est confronté à soi-même. Lorsque l’on est en France, on est protégé, car il y a des quotas à respecter et les clubs tiennent à garder leurs joueurs français. Alors qu’à l’étranger, chaque jour, il faut faire ses preuves. Si tu fais une contre-performance, tu te fais rappeler à l’ordre directement et tu es aussi en tant qu’étranger, le joueur qui doit porter l’équipe sur ses épaules, qui doit tirer l’équipe vers le haut. Donc, tu n’as pas le droit à l’erreur, tu es sous pression en continu et c’est quelque chose qui fait grandir.”

Aujourd’hui, vous êtes le gardien de but, numéro un, des Ducs d’Angers, classés septième. Quels sont les objectifs pour vous et pour le club ?

On a très mal commencé le championnat, on s’est fait peur. On a réussi à enchaîner des matchs pour revenir à la lutte avec le haut de tableau et distancer les équipes de bas de tableau. On a fait le plus dur en arrivant à faire cette remontée. Si l’on continue ainsi, on sera qualifié pour les play-offs. De toute façon, nous n’avons pas le choix, car si les Ducs ne sont pas dans les play-offs, ce serait une catastrophe. On a la confiance dans l’équipe pour les faire, mais il ne faut pas baisser le pied.”

Vous vous déplacez à Bordeaux, votre concurrent direct à la sixième place, comment vivez-vous les matchs à l’extérieur ?

“J’ai toujours aimé cela. C’est vrai que c’est plus dur parce que tu es face à un public plus hostile, mais cela me plaît beaucoup. Après, concernant le match à Bordeaux, notre équipe a plutôt été en réussite face aux équipes en haut de tableau, on a pris plus de points face à ces équipes que celle du bas de tableau. Le match sera tout de même difficile, mais je pense que, sous une plus forte pression, notre équipe est meilleure.”

Vous êtes aussi gardien de but en équipe de France, pouvez-vous nous parler de votre parcours dans l’effectif national ?

“J’ai commencé en équipe de France, il y a quelques années maintenant. Lors de mes débuts, il y avait deux gardiens vraiment solides et mythiques devant moi. Grâce à cela, j’ai pu jouer quelques matchs sans avoir vraiment la pression, car c’était eux qui l’avaient sur les épaules. Et puis, petit à petit, un gardien s’est effacé et le second ensuite. Je suis vraiment monté échelon par échelon dans cette équipe de France pour aujourd’hui avoir les responsabilités et c’est ce que j’attendais depuis longtemps, c’est un challenge vraiment excitant parce que jouer pour ton équipe nationale, c’est quand même un des trucs qu’il y a de plus bon quand tu es un sportif.”

Il y a les championnats du monde qui arrivent cette année, quel va être l’objectif de l’équipe de France ?

“L’objectif, cette année, va être d’aller accrocher un quart de finale. Il y a eu “turnover” dans l’équipe, pas mal de cadres sont partis donc à voir comment la nouvelle génération va pouvoir prendre les rênes et être capable de mener l’équipe. Je pense que cela va être quitte ou double, si cela part vraiment bien, on peut faire de grandes choses, cela va responsabiliser les jeunes et tout le monde. Par contre, il va falloir être capable de gérer s’il y a une petite crise parce que avant c’étaient les anciens qui la géraient. Maintenant, on va se retrouver livré à nous-mêmes donc s’il y a de grosses crises, cela va être compliqué, si cela se passe bien, on peut faire quelque chose.”

Étant donné votre expérience, et l’effectif français jeune, comment pensez-vous gérer ce rôle de meneur ?

“Déjà, il y a vraiment une différence entre jouer en club et en sélection parce qu’en équipe de France si tu fais une mauvaise performance, ta place de titulaire est tout de suite remise en question. Donc avant d’être un meneur, il faut d’abord avoir des résultats personnels solides. Il y a des joueurs qui sont plus des meneurs que moi dans cette équipe. Pour ma part, j’essaie vraiment de me concentrer sur mes résultats et puis je pense que cette année, c’est ce que je vais faire parce qu’il va y avoir des attentes par rapport à cela. Donc, je vais laisser les leaders de cette équipe gérer.”

Dernière question, parlez-nous d’un souvenir, une anecdote, quelque chose qui vous a beaucoup marqué dans le hockey sur glace ?

“J’en ai plein des bons souvenirs parce que je commence à être vieux (rires). C’est difficile d’en choisir un, mais ce que je garde le plus, ce sont tous les moments de partage avec les joueurs dans une équipe, ce que tu peux en tirer comme valeur. Les titres, c’est une chose, mais ce que tu gardes en expérience humaine est encore plus fort.”

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Marty Sports