Florimond Baudouin nous fait découvrir le hockey sur gazon et nous présente sa vie sportive. Rencontre avec un drôle de personnage.

Bonjour Florimond, pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Passion Sports 49 ?

“Je m’appelle Florimond Baudouin. J’ai 21 ans. J’habite à Segré et je suis actuellement en étude d’Histoire.”

Le hockey sur gazon est un sport peu répandu en France. Pouvez-vous nous l’expliquez ?

“C’est le sport le plus vieux du monde. Il est surtout pratiqué dans les anciennes colonies anglaises comme l’Australie, l’Inde ou encore l’Afrique du Sud. Ces pays représentent une partie des meilleures nations mondiales de hockey sur gazon. On peut ajouter l’Allemagne et les Pays-Bas. Pour la France, c’est plus compliqué. Nous sommes classés 18ème nation mondiale et il nous est souvent compliqué de participer à des tournois majeurs comme les Jeux Olympiques, par exemple. De plus, ce sport est surtout pratiqué dans le nord de la France. Le hockey se joue à 11 contre 11 sur un terrain aux dimensions équivalentes à celles d’un terrain de football. Il n’y a pas de hors-jeu. Nous jouons avec une cross en carbone et une balle en plastique. Les changements sont illimités. Aujourd’hui, un match se déroule en quatre quart-temps de 17 minutes et 30 secondes soit 70 minutes de match.”

Quel est le niveau du club de Segré ?

“On évolue en N3 (le plus bas niveau régional). Nos plus gros adversaires sont La Baule, la réserve du SCO, de Rennes, du Mans ou encore de Laval. On peut se déplacer d’une zone partant de Brest à Saint-Malo jusqu’à Toulouse.”

Combien y a-t-il d’équipes au club ?

“On a trois équipes jeunes : une équipe – de 12 ans, une autre – de 10 ans et une dernière – de 8 ans. Nous avons également une équipe seniors dans laquelle j’évolue. Aujourd’hui, nous avons une cinquantaine de licenciés, mais depuis quelques années, nous avons de moins en moins de joueurs.”

Pour quelles raisons ?

“C’est depuis le départ de notre ancien entraîneur, Jérémie Caurette, que le nombre de licenciés baisse. Il avait une excellente capacité pour recruter de jeunes joueurs. Il arrivait à faire venir des footballeurs. Il s’occupait de toutes les équipes du club. Heureusement, depuis 4 ans, Micheline Courjeau, retraitée du CTR (Conseil Technique Régional) de la LPLH (Ligue Pays-de-la-Loire de Hockey), s’occupe de l’entraînement des jeunes. Actuellement, les seniors se gèrent. Elle forme, depuis son arrivée, le jeune Aleksandre Deneux. Il a obtenu le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse et de l’Éducation Physique et Sportive) et, en ce moment, il passe des diplômes spécifiques au hockey sur gazon. Il assiste Micheline aux séances, mais il prend de plus en plus en main les entraînements.”

 

Aleksandre Deneux, à gauche, et Micheline Courjau, à droite, entourent Florimond Baudouin.

Aleksandre Deneux, à gauche, et Micheline Courjeau, à droite, entourent Florimond Baudouin.

 

Quelles sont les valeurs que défend ce sport ?

“Le fair-play, le partage ou encore la solidarité sont des valeurs représentatives du hockey sur gazon. On est davantage respectueux de l’adversaire que dans d’autres sports collectifs. La mentalité est meilleure que celle du foot, par exemple, car on insiste beaucoup sur le fair-play et l’honnêteté. Tout le monde se connait donc ça évite bien des embrouilles.”

Comment êtes-vous arrivé à pratiquer ce sport ?

“J’ai vécu, durant mon enfance, en région parisienne. Nous sommes descendus sur Segré, ma famille et moi, pour vivre plus proche du reste de la famille. Il se trouve que mon grand-père était le président du club de hockey de l’ESSHA (Entente Sportive Segré de Haut-Anjou). Nous avons donc été obligés de nous inscrire, mes frères et moi, au club même si je voulais faire du football. J’avais 9 ans quand j’ai commencé ce sport. Il y avait 18 licenciés quand nous nous sommes inscrits. On s’est pris au jeu de ce sport sauf un de mes frères qui a arrêté assez tôt.”

Quel est votre poste sur le terrain ?

“Je suis milieu relayeur (n° 8) ou milieu offensif (n°10). Je dois récupérer la balle aux défenseurs pour l’amener jusqu’aux avants postes. J’impose le rythme de jeu en l’orientant dans tels ou tels espaces. Dans notre monde, comme au foot, c’est souvent les plus techniques qui évoluent à ces postes.”

Quelle est votre personnalité sur le terrain ?

“Je suis un tigre. Je déteste perdre et l’injustice. J’aime chambrer. Ce que je préfère, c’est régaler le public avec un petit pont plutôt que mettre un but. Aussi, j’apprécie quand les arbitres connaissent les règles car, trop souvent, ils se font marcher dessus.”

Quels sont vos meilleurs souvenirs du hockey ?

“J’ai été sélectionné dans l’équipe des jeunes joueurs de la région Pays-de-la-Loire avec qui j’ai remporté le championnat de France -16 ans. Un autre bon moment est une victoire sur le SCO d’Angers. Il y a 3 ou 4 ans, alors que nous étions derniers du championnat avec aucunes victoires à notre actif, on se déplaçait sur leur terrain. Angers avait un besoin impératif de gagner contre nous. Sur notre unique frappe du match, on marque un but de raccroc. On subit, jusqu’à la fin de la partie, les assauts angevins mais on remporte le match.”

Et les pires ?

“Il y en a un. Je n’ai pas joué un match lors de notre victoire au championnat de France -16 ans car j’étais blessé.”

Que diriez-vous à un jeune pour le pousser à faire du hockey sur gazon ?

“C’est un sport où on s’amuse beaucoup. C’est un sport familial avec peu d’exposition médiatique. Il est plus rapide que le football. C’est une pratique qui est très utile car il te rend plus performant dans d’autres activités sportives. Aussi l’avantage du hockey, c’est que, en hiver, on joue en salle et donc on ne se les gèle pas.”

Avez-vous quelques remerciements à faire passer ?

“Je remercie mon grand-père, Jean-Noël Mouche, qui m’a jeté dans le bain du hockey sur gazon. Mon père qui nous accompagnait partout. Micheline et l’ensemble de mes partenaires et adversaires qui m’ont fait progresser. Merci à l’exigence familiale, notamment Aimeric, mon grand-frère, et Nathan, mon cousin, qui m’a poussé à chercher à devenir meilleur. Enfin, je remercie les clubs voisins qui me permettent de m’entraîner chez eux quand je ne peux pas rentrer sur Segré.”