L’équipe de France a parfaitement négocié samedi son huitième de finale de l’EuroVolley 2019 au Hall XXL de Nantes en battant la Finlande en trois sets (25-16, 25-23, 25-21). Elle affrontera mardi en quarts au même endroit le vainqueur du match entre l’Italie et la Turquie, avec dans le viseur un billet pour Paris. Et une « sixième finale » remportée ! Depuis le début de l’EuroVolley 2019 en France, Laurent Fillie ne cesse de marteler à ses joueurs que chaque match est une finale, histoire de bien leur faire comprendre qu’ils ne doivent jamais se relâcher et prendre chaque adversaire avec la même concentration et la même détermination. Force est de constater que le message passe bien, les Bleus, sans livrer leur prestation la plus aboutie de la compétition, ayant fait preuve du sérieux nécessaire pour se qualifier pour les quarts de finale en dominant une accrocheuse équipe de Finlande samedi dans une Hall XXL surchauffée dans tous les sens du terme.

Les Tricolores s’étaient montrés surpris du soutien populaire reçu lors de la phase de poules à Montpellier, y compris lors des matchs a priori moins attractifs, ils auront particulièrement apprécié celui des supporters nantais qui auront fait un vacarme du tonnerre pendant 1h15 qu’aura duré la rencontre, enchaînant notamment au début du troisième set plus de trente tours d’une ola d’une bonne dizaine de minutes ! Laurent Tillie, pas coutumier du fait, confiera même après la rencontre avoir commandé un ultime temps mort à 24-20 pour en profiter ! Ce soutien n’était pas de trop, parce qu’après un premier set nettement dominé par les partenaires d’Earvin Ngapeth (25-16), de nouveau titulaire et cette fois tout le match (16 points, à 61% de réussite offensive), les Bleus auront davantage souffert dans les deux suivants, les Finlandais ayant réussi à les perturber par leurs services flottants, une grosse défense et le jeu rapide et atypique de leur passeur Eemi Tervaportti.

Mais à chaque fois qu’ils ont été menacés (11-15 dans la seconde manche, 16-18 dans la troisième), les Français ont réussi à trouver la solution, soit venue du banc (très bonne entrée d’Antoine Brizard en fin de second set et ace de Julien Lyneel juste après), soit en reprenant le fil de leur jeu, fait d’alternance entre bout de filet (19 points pour Stephen Boyer, meilleur marqueur du match, à 63%), et attaques au centre (6 points pour Kévin Le Roux, 4 pour Nicolas Le Goff), mais également de grosse présence en défense, avec un Jenia Grebennikov une nouvelle fois au four et au moulin. Après un point formidable de Ngapeth qui a enflammé le Hall XXL (17-15), les Bleus ont placé une ultime accélération, avec cinq point de suite de 19-18 à 24-18, avant de conclure sur leur troisième balle de match sur un service adverse dehors (25-21).

Voici donc une sixième victoire en autant de rencontres pour cette équipe de France qui n’a perdu qu’un set et jouera une nouvelle fois gros lors du prochain match qui l’opposera mardi, toujours à Nantes, au vainqueur du huitième de finale entre l’Italie et la Turquie (dimanche 17h00). Une victoire enverrait les partenaires du capitaine Benjamin Toniutti à l’AccorHotels Arena de Paris, où ils n’ont jamais joué dans sa configuration actuelle, ils connaissent les ingrédients pour y parvenir, à eux de gravir cette marche de plus vers les sommets…

LES RÉACTIONS : 

Laurent TILLIE, entraîneur de l’équipe de France : “Le piège de cette équipe finalandaise, c’est qu’on a l’impression de dominer, mais même quand ils sont dominés, ils restent accrochés à l’équipe adverse, à un ou deux points, avec des services fastidieux, un bloc qui ralentit les balles, des balles poussées, à un moment donné, on ne savait pas comment s’en sortir. Il a fallu batailler, il y a eu les entrées extraordinaires de Julien (Lyneel) et d’Antoine (Brizard), ce que j’ai aimé, c’est la concentration des joueurs qui ne se sont pas éparpillés. Ces matchs couperets face à une équipe moins bien classée devant un public énorme sont très durs à jouer, toute l’équipe a fait le job. Le public a été extraordinaire, je dois avouer que le dernier temps mort, c’était pour lui, pour nous faire plaisir, j’avais envie de les entendre une dernière fois, normalement je ne le fais jamais ! On avait des frissons. Ce soutien sera primordial pour les quarts de finale.”

Earvin NGAPETH, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France : “C’était du plaisir ce soir, beaucoup de monde dans la salle. Ce n’était pas un match facile, je pense qu’on a un peu moins bien servi et un peu moins bien réceptionné qu’au premier tour, les Finlandais nous ont accrochés sur les deux derniers sets, on a un peu plus forcé et fait plus de fautes, mais on est dans les matchs couperets et seule la victoire compte, en plus on gagne 3-0. Personnellement, je me suis bien senti, il va falloir que je fasse des réceptions demain, parce que j’en ai envoyé un peu partout ce soir (sourire), mais je suis content. L’ambiance, ça va être encore plus important mardi, cette salle fait du bruit, ça porte l’équipe.”

Benjamin TONIUTTI, passeur et capitaine de l’équipe de France : “Comme depuis le début de la compétition, on est très bien entrés dans le match en mettant beaucoup d’agressivité, eux ont peut-être été un peu surpris par ça et l’ambiance. Ensuite, ils ont commencé à vraiment bien jouer au deuxième set, c’est l’équipe de Finlande qu’on connaît, qui nous a posé beaucoup de problèmes en servant flottant avec très peu de fautes, c’est usant de jouer une équipe comme ça qui touche beaucoup de balles au bloc, on a été mis en difficulté, mais c’est bien d’avoir gagné 3-0. L’ambiance, c’était folie, la salle est un peu plus petite qu’à Montpellier, donc on entend beaucoup plus le bruit, au troisième set, j’avais l’impression que la ola n’allait jamais s’arrêter.”