Rencontre avec Alexis BILLARD, l’entraîneur-adjoint des Ducs d’Angers. Il revient sur le dernier match face à Chamonix, nous parle de l’intégration des recrues, comment son équipe aborde la rencontre de ce samedi contre Bordeaux, puis nous donnera son avis sur le niveau de jeu de son équipe et de la Ligue Magnus. Enfin, il nous parlera des objectifs de la saison et de l’acclimatation des hockeyeurs angevins dans leur nouvelle patinoire de l’Ice Parc.

Bonjour Alexis, pouvez-vous revenir sur le match face à Chamonix ?

“C’est un match, où j’ai trouvé que l’on avait été très sérieux. Ils s’en sortent grâce à leur gardien de but qui a réalisé un bon match. On a fait une très bonne première période. Ils sont chanceux de ne pas avoir deux ou trois buts de retard au bout du premier tiers-temps. Pour nous, j’ai trouvé que cela avait été un match assez abouti dans le sens ou notre forecheck (jeu défensif) a été très bon, où l’on a récupéré énormément de palets dans leur zone, en nous créant beaucoup de chances de marquer. Je pense que c’était un bon match pour nous préparer pour la suite du championnat.”

Menés au score, vous avez réussi avoir la réaction nécessaire pour renverser le scénario du match et l’emporter largement ?

“Oui, et je vous dirais que le but qu’ils marquent, est un peu contre le cours du jeu. Pour nous, je pense que l’on a réalisé notre meilleure première mi-temps de la saison, pour le moment. Donc, c’est un peu bizarre de prendre le premier but. Mais le groupe a un gros caractère et on est revenu assez rapidement, puis ensuite, on a bien dominé et on a bien géré le match.”

Le match off, de dimanche dernier, a fait du bien aux organismes ?

“Oui, mentalement, plus que physiquement, je trouve. On a beaucoup travaillé depuis le 15 août, avec beaucoup d’entraînements et beaucoup de matchs de préparation, beaucoup de vidéo et de temps à la patinoire. Parfois, cela fait du bien de laisser les joueurs avec un peu de repos, afin qu’ils profitent de leur famille, de couper aussi une routine. Cela leur a fait du bien. Le deal que l’on avait avec eux, c’était : Ok, on vous donne pratiquement deux jours off, mais mardi contre Chamonix, il faudra être prêt et on n’a pas été déçu.”

Contre Gap, vous aviez dit que c’était un match référence, celui contre Chamonix, on vous a senti monter en puissance ?

“Bah, c’est ce que cela laisse paraître en tout cas, on monte en puissance, même si on a encore une marge de progression, car on est encore en début de saison. Mais voilà, le groupe avance, les victoires font avancer le groupe, donc pour l’instant, c’est positif.”

On sent aussi que les recrues sont bien intégrées, car elles sont aussi performantes ?

“Oui, exactement, c’est ce que l’on attendait d’elles. Tout le monde apporte sa pierre à l’édifice, les anciens sont là aussi, les nouveaux aussi, la mayonnaise prend. Donc pour l’instant, c’est plus que positif. On a un beau challenge ce samedi à Bordeaux, qui vient de battre l’équipe d’Amiens (6-4). Cela montre que c’est un championnat qui est ouvert. Pour moi, il y a Grenoble qui est un peu au-dessus, et puis le reste, tout le monde peut aller chercher des places. Donc c’est positif de continuer à gagner surtout chez nous. On n’a pas encore perdu un match chez nous pendant les soixante minutes, on a seulement perdu contre Grenoble, durant la prolongation. Donc, on continue d’être une forteresse imprenable, il faut continuer comme cela.”

Justement, comment allez-vous aborder le match de ce samedi, à Bordeaux ?

“Bah, cela va être un match, où il va falloir être sérieux. Pareil, il va falloir commencer la rencontre comme contre Chamonix, ne rien leur donner, leur mettre une grosse pression et continuer dans notre identité de jeu, dans ce que l’on veut faire, et ramener les trois points de la victoire.”

Vous pensez que ce match peut se jouer sur quoi ?

“Je pense que notre forecheck peut faire la différence, récupérer les palets, jouer vite vers l’avant, cela peut être l’une des qualités de leur mettre la pression sur leurs défenseurs. Les unités spéciales peuvent aussi faire la différence. Donc voilà, il y a tout un tas de petites choses qui peuvent faire la différence sur ce match-là.”

Même si nous ne sommes qu’au début du championnat, on sent déjà trois ou quatre équipes qui se dégagent en tête du classement, même si le championnat est homogène, et qu’aucun match n’est facile ?

“C’est cela, il faut se battre à chaque match. Il y a des équipes où les effectifs ne sont pas encore au complet, avec les blessés, nous aussi, mais les effectifs ne tournent pas encore à plein régime. C’est sur que le top 4 commence à se dégager, mais les autres équipes veulent se battre pour les play-offs, donc cette saison, il n’y aura pas de matchs faciles. C’est d’ailleurs le cas, de saison après saison.”

Il est vrai que le championnat est assez homogène, hormis peut-être Briançon, qui est cette saison, promu en Ligue Magnus ?

“Oui, c’est sûr, mais il n’est jamais facile de gagner à Briançon. Si l’on ne se présente pas en tant que professionnel, on n’arrivera pas à gagner contre Briançon, le talent ne suffira pas contre ces équipes-là, il faudra toujours donner son 100% et travailler dur pendant soixante minutes.”

Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur les retours des blessés, comme par exemple, Loïc Farnier, qui était blessé depuis le début de la saison ?

“Je trouve que la doublette, Olivier Latendresse – Loïc Farnier tourne bien, ils s’entendent bien sur la glace. C’est une ligne qui va poursuivre son évolution avec Cédric Di Dio Balsamo qui va retourner avec eux. C’est sûr que cette ligne-là, n’a pas encore tourné à plein régime, car Loïc revenait de blessure, puis ce fut le tour de Cédric d’être blessé. Ils auraient dû faire deux ou trois matchs ensemble, il va falloir travailler leur complémentarité, mais on n’est pas inquiet, car cela tourne déjà pas mal. Avec la vitesse de Cédric, cela risque d’encore mieux fonctionner.”

Pour un entraîneur comme vous, c’est comme même sacrément intéressant d’avoir une palette de joueurs et de compétences à proposer sur la glace ?

“Tout à fait, c’est très important. En plus, on a énormément de vitesse sur chaque bloc, donc en effet, c’est vraiment plaisant.”

Qu’est-ce qui différencie votre groupe actuel, par rapport à celui de la saison dernière ?

“Oui c’est sûr, tous les signaux sont au vert. Après, peut-être que la semaine prochaine, on changera de discours, mais voilà, un championnat est un long processus, c’est une saison avec quarante matchs à disputer. Après, il faut être prêt, il faut que les joueurs soient prêts pour les play-offs, mentalement et physiquement, qu’il n’y ait pas de blessures, pour l’instant tout va pour le mieux, mais il faut toujours être en alerte et continuer à travailler.”

Et puis chaque saison, il y a beaucoup de matchs à jouer, entre le championnat et la coupe, il est important de concerner tout le monde ?

“Bien sûr, on aspire à faire de bonnes choses, que cela soit en championnat et en coupe de France. Il faut savoir se remettre en question régulièrement. On a des objectifs assez élevés, on a nos routines, on a ce que l’on veut mettre en place, donc voilà, il ne faut pas lâcher nos objectifs et il ne faut pas se relâcher.”

Il est aussi important de continuer à être performant, afin que le public angevin continue à vous suivre ?

“Depuis le début de la saison, on évolue dans une belle patinoire, dans un public nombreux, dans une belle ambiance.  Je trouve que ce que le club a bien réussi, c’est de mettre un show autour du match, ce n’est pas juste un match de hockey, je trouve que les animations sont bonnes, c’est sur aussi, que l’écran quatre faces fait la différence aussi. Les gens adhèrent. Et puis, jouer devant trois mille personnes, c’est comme même plaisant pour le hockey français.”

Justement, le fait de passer d’une petite patinoire du Haras à celle de l’Ice Parc, plus grande, comment analysez-vous la transition au bout de quelques matchs, est-ce que cela s’est bien passé pour les joueurs ?

“Franchement oui, même si on a eu une petite fatigue mentale au début, dû au déménagement, on ne savait pas trop à quoi s’attendre. Aujourd’hui, on est rentré un peu chez nous, même s’il y a encore quelques petites choses à améliorer au quotidien pour les joueurs, mais les joueurs prennent leurs marques de plus en plus. L’effectif a été construit pour jouer sur une grande glace, donc voilà, maintenant, tout le monde a plaisir à jouer sur cette glace, non vraiment, c’est top.”