Rencontre avec Fabien SAVARY, le gardien de but d’Angers NDC. Il revient sur son parcours sportif et nous donne son avis sur sa première saison au sein du club angevin. Ensuite, il reviendra sur son expérience avec l’équipe de France des sapeurs-pompiers et sur ses objectifs de la saison prochaine. Entretien.

Bonjour Fabien, pouvez-vous nous parler de votre parcours sportif ?

“J’ai commencé le foot à l’âge de quatre ans, car mon papa était devenu l’entraîneur de l’équipe débutant de mon village natal : Bertincourt. J’y ai évolué, grandi en tant que joueur, mais surtout en tant que personne jusqu’à mes quatorze ans, je crois. C’était un club formidable, plein de vie et j’y ai rencontré des personnes géniales (dirigeants, coachs, joueurs, bénévoles) qui en plus de m’avoir appris le football, m’ont surtout appris énormément de valeurs. Puis, j’ai commencé à voyager un peu dans le but de progresser de niveau. Je suis d’abord parti deux ans et demi à Bapaume, puis j’ai rejoint le club de Cambrai pour d’abord renforcer leur équipe U17B (promotion excellence). Rapidement, j’ai réussi à gagner ma place en équipe A et on finira champion de PH.

Grâce au coach de l’époque, j’ai pu intégrer le sport étude de Lambersart pour mes années de lycée tout en continuant à jouer la saison suivante pour Cambrai. Durant mon année de seconde, le coach de Wasquehal (U17 nationaux) également coach au sport étude m’a proposé de le rejoindre là-bas. Toujours dans mon objectif de progresser, j’y suis allé et j’ai pu toucher du doigt le niveau le plus élevé en jeune. Malheureusement, l’aventure dans ce club ne se passa pas comme prévue et d’un commun accord avec le coach, je suis reparti à la trêve. J’ai reposé mes crampons à Cambrai, mais depuis mon départ (pourtant court) de l’eau avait coulé sous les ponts et mon retour ne réjouissait pas tout le monde.

Fort heureusement, le coach que j’avais eu à l’époque en U17 s’occupait maintenant des U19 et il m’a repris sous son aile surtout pour retrouver du temps de jeu et du plaisir. Mais l’année suivante tout allait changer, car certaines personnes ne voulaient plus de moi dans le club. Le coach m’a donc proposé un compromis : “je ne peux pas te faire jouer gardien de but, alors pour s’amuser, tu joueras attaquant” (rire), moi le gardien le but, il voulait me faire jouer attaquant en U19 DH. Lui comme moi, nous n’avions plus rien à perdre, donc, j’ai accepté et j’ai plutôt pas mal réussi avec neuf buts et neuf passes décisives (rire).

Je suis ensuite parti à Arras pour jouer en U19 DH en tant que gardien de but, bien sûr. C’est un club où j’ai vécu cinq saisons vraiment superbes. J’y ai joué un trente-deuxième de finale de coupe Gambardella, deux montées en quatre ans avec la réserve et j’ai pu évoluer régulièrement avec l’équipe de CFA, durant les séances d’entraînement ou en tant que gardien de but remplaçant. J’y ai énormément progressé et pris en maturité notamment grâce à mon coach de gardien de but, Philippe Maréchal.

Et depuis cette saison, je suis arrivé à NDC Angers. J’ai déménagé sur Angers pour le travail et j’ai rencontré des personnes du club qui m’ont mis l’eau à la bouche : un projet intéressant, un beau complexe sportif, des coachs, dirigeants et bénévoles investis. Il n’en fallait pas plus !!”

Pouvez-vous nous donner votre avis sur la saison d’Angers NDC ?

“On a commencé la saison comme un vrai rouleau compresseur. Peu importe les équipes en face de nous, la plupart du temps, on marchait dessus. On avait le vent dans le dos !! On a réussi à continuer sur notre lancée après la trêve, mais en fin de saison, il y a eu un couac. Je ne saurais pas vraiment l’expliquer : mental, physique, cohésion ? Cela ne fonctionnait plus. On aurait pu jouer certains matchs des heures sans jamais marquer, alors qu’en début de saison, la moindre frappe faisait trembler les filets. Ce fut par contre, l’un des moments les plus compliqués que j’ai vécu, car on sentait une vraie tension de tous, sur et en dehors du terrain.

Malgré cela, le bilan est plus que positif avec une montée, un sixième tour de coupe de France, un huitième de finale de coupe de l’Anjou et une demi-finale en coupe des Pays de la Loire. Et là, je ne fais l’éloge que de l’équipe première, mais les bons résultats étaient dans toutes les équipes.”

Que retenez-vous des différents moments de la saison ?

“Je crois que sur une saison, j’y ai vécu mes plus beaux moments footballistiques pour le moment : ce match contre le Stade Lavallois en coupe de France, notre parcours en coupe des Pays de la Loire avec des éliminations d’équipes de Division d’Honneur et de CFA2, des retournements de situation dans les dernières secondes… pfiouuuu, il ne fallait pas être cardiaque cette saison. D’ailleurs, même pour la montée, il a fallu attendre le résultat des autres équipes concurrentes lors de la dernière journée. Malgré une fin de saison vraiment compliquée comme dit ci-dessus, je pense que l’on peut être très fier du travail accompli, car sur l’ensemble de la saison, c’est mérité.”

Pouvez-vous nous faire votre bilan personnel pour votre première saison à Angers NDC ?

“Je suis vraiment satisfait de cette première saison. Je suis arrivé ici sans avoir joué pendant plus de six mois (formation pour mon travail de mars à mai et reprise en août). Je voulais retrouver mon niveau et surtout du plaisir à jouer. Les premiers matchs ont été un peu compliqués, car je manquais de rythme et de repère, mais le staff m’a toujours fait confiance et cela m’a permis de rapidement retrouver mes sensations. Les vidéos faites des matchs permettent aussi de faire son auto-critique et de regarder ce qui ne va pas, ce qui va et ce qu’il y a à améliorer. J’ai récupéré auprès du coach chaque match, afin de regarder mon comportement et de me faire un petit bilan statistique plutôt satisfaisant, même si l’on peut toujours faire mieux. Cela sera l’objectif de la saison prochaine.”

Pouvez-vous nous parler du club de l’Angers NDC et comptez-vous y rester sur la durée ?

“C’est un club extraordinaire, j’ai rarement vu cela. Il me rappelle mon premier club de village : tout le monde se connaît, les bénévoles font un travail monstre pour que tout le monde soit satisfait. Il y a une réelle vie, une réelle appartenance et un réel engouement derrière ce club. Les personnes que l’on peut croiser sont toujours souriantes et agréables. On y sent une vraie cohésion également entre les générations, entre les staffs de toutes les catégories et entre les staffs, les membres du bureau, les dirigeants, les bénévoles et c’est pour cela que le club est promis à un bel avenir. De plus, les projets de l’école de foot ou encore du partenariat avec le Mali sont à l’image de ce club, c’est-à-dire un club ouvert et qui part le biais du foot veut transmettre des valeurs importantes dans la vie hors du foot. Enfin, tous les projets sont communs pour les équipes, ce qui donne une identité propre au club. Et les projets futurs au niveau des infrastructures sont également très prometteuses. Pour tout cela, je vous dirais que oui, je pense y rester un long moment. Après dans le foot, même à notre niveau, tout va vite, mais je ne vois pas vraiment ce qui pourrait me faire changer d’avis. Je me sens réellement bien dans ce club et toutes les choses dites au-dessus donnent envie de continuer et de mettre sa pierre dans l’édifice. D’ailleurs, si tout se passe bien, je devrai prendre en charge quelques séances de spécifiques gardiens de but, pour les plus jeunes accompagné de Josselin au cours de la saison prochaine.”

Quels seront les objectifs de la saison prochaine ?

“Faire mieux que cette année (rire). Non, je pense que cela sera compliqué de faire mieux, mais il faut toujours avoir des objectifs élevés. J’espère que l’on fera aussi bien honnêtement. Faire un beau parcours en coupe serait encore super, mais les objectifs seront fixés avec le groupe et le staff en début de saison, donc, je ne peux pas en dire plus…”

Pouvez-vous revenir sur l’équipe de France des pompiers ?

“Ce fut un moment exceptionnel dans ma carrière ! Le fait de représenter son pays, de jouer sous les couleurs des bleus avec sur le maillot le coq et l’étoile, cela représente vraiment quelque chose. Je sais la chance que j’ai de faire partie de cette équipe et j’espère que l’histoire avec elle continuera encore un bon moment. Le fait de revenir avec le titre en plus, c’était simplement génial. Une finale vraiment tendue avec une série de tirs au but interminable, où tu es décisif, que demander de plus ? Pour ne pas mentir, lorsque la pression est retombée et que les cris de joie se sont (un peu) calmés (car cela a duré un long moment), quelques larmes de bonheur ont coulées.”

Quelles sont vos ambitions collectives et individuelles ?

“Personnellement, j’espère être encore plus décisif sur la saison qui arrive et vraiment retrouver mon niveau surtout physique d’Arras. Je vais aussi doucement passer du côté des “anciens” même si j’ai encore le temps, donc, il va falloir essayer d’être un leader au sein du groupe. Collectivement, j’espère que l’on va repartir sur la dynamique du début de saison 2017. Un beau parcours encore en coupe de France serait le top, mais quand on monte de division, il faut surtout penser au championnat. Je pense que déjà cette saison, on avait une équipe qui avait le potentiel pour jouer en DRS (futur Régionale 2) et les recrutements du coach vont sûrement nous apporter une plus-value, donc, il faudra jouer le haut du tableau et pourquoi pas embêter le monde en se mêlant à la course à la montée. Mais tout cela, on en reparlera une fois que le championnat aura recommencé. Sur le plus long terme, j’espère vraiment devenir l’un des gros leaders du groupe et aider les plus jeunes qui arriveront à progresser. J’aimerais aussi pouvoir aider le club à franchir encore un cap pour pourquoi pas toucher du doigt la plus haute division régionale.”

Avez-vous des personnes qui ont pu vous marquer dans votre parcours sportif ?

“Ouhla oui, il y en a beaucoup et dans tous les sens : que ce soit par leur qualité, leur folie, leur bêtise pour certains. Je ne sais pas trop, car j’ai peur d’oublier du monde. Je dirais déjà toutes les personnes de mon club de village, car au risque de me répéter, j’ai énormément appris là-bas en tant que footballeur et en tant que jeune homme. Youssouf Djohoré à Cambrai qui m’a tout de suite pris sous son aile (avec d’autres bien sûr) pour me permettre de progresser. Tous les coachs du sport étude (Alain Wallyn, Paul Leroy, Roberto Cabral, Jérôme Perche) grâce à qui j’ai eu une de mes plus grosses marches de progression. Fouhed Lachoub et Makhlouffi Rebattachi pour m’avoir fait venir à Arras et aussi et surtout Phillipe Maréchal pour l’énorme travail qu’il a fait et qu’il fait encore avec les gardiens de but. Un immense merci à lui, car grâce à lui, je pense que j’ai franchi un cap !! Enfin, dans les joueurs, il y en a énormément aussi : La génération U17 PH à Cambrai, celle de U19 DH à Arras, tous mes amis du sport étude. Et certains coéquipiers ou adversaires qui sont devenus des amis au fil du temps : Maxime.c, Thibaut.d, Anthony.m, Fabien.c, Alex.h, Valentin.d, Tomek, Guillaume.p, Brice et j’en oublie énormément désolé.”

Pour conclure, avez-vous un mot de remerciement à faire à des personnes en particulier ?

“Je vais commencer par les deux personnes les plus importantes, qui m’ont toujours soutenu et poussé à progresser, à être aussi l’homme que je suis devenu aujourd’hui : mon papa et ma maman. Ils ont toujours été mes premiers supporters, à faire des kilomètres et des kilomètres pour les entraînements, les rassemblements, les détections, les matchs… et je ne leur ai jamais assez dit merci, alors MERCI à tous les deux. Ensuite, ma petite amie, car déjà, elle m’a suivi ici quand j’ai eu ma proposition de poste et même quand je continue de l’abandonner pour les séances d’entraînement, les matchs ou les rassemblements avec les pompiers, elle m’encourage et elle me suis le plus possible. J’ai beaucoup de chance !! Enfin mon grand frère, car malgré la distance, on parle souvent ensemble et je sais qu’il fait attention à moi de loin. Il a été mon premier coéquipier, car lui l’attaquant, on prenait souvent un ballon pour aller travailler sur le terrain du village plus jeune. Je peux reparler aussi de toutes les personnes au-dessus, mais bon, je l’ai déjà fait donc voilà.”

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Fabien SAVARY avec l’équipe de France des sapeurs-pompiers.