Entre des Jeux Olympiques au bilan mitigé, des cadres sur le départ, des retraites, la natation française est en reconstruction. La première étape de la succession à la génération dorée des Agnel, Lacourt, Gilot, Balmy and co. s’organisait à Angers lors des championnats de France petit-bassin.

Quinze nageurs et nageuses dans les temps pour les championnats du monde de Windsor (Canada) qui auront lieu début décembre. Telle est la première partie du bilan de ces retrouvailles de l’élite de la natation française après un été chahuté par les “mauvais” résultats et les scandales. La seconde partie se résume bien elle aussi : des records de France, des records personnels, des meilleures performances et des jeunes qui montent. Difficile de croire que la natation française se porte mal en ce moment. Car c’est bien cela qui écorche les oreilles de la fédération depuis que les têtes d’affiches de l’équipe de France sont parties suite aux Jeux Olympique de Rio. Critiquée à maintes reprises, elle cherche aujourd’hui de nouveaux cadres dans les piscines. Et peut-être les a-t-elle bien trouvés lors du rendez-vous à Angers qui organisait dans la piscine Jean Bouin les championnats de France petit-bassin.

Quatre jours de compétition et quatre jours pour se rassurer quant au niveau des nageurs et nageuses françaises. Et bien c’est chose faite ! Les Manaudou, Lacourt, Agnel, Balmy partis, reste les Bonnet, les Metella, les Stravius et les Henique. Ceux-là ont confirmé leur statut international. Avec 4 titres et un record de France (sur 100m 4 nages), Charlotte Bonnet repart d’Anjou le sac bien lourd et un nouveau statut, celui de leader, mais qui ne lui convient pas d’assumer pour le moment. En effet, la Brestoise ne se rendra pas au Canada, préférant se consacrer à sa famille. Mehdy Metella, fort de deux médailles d’or (dont un record perso sur 100m NL) et d’une d’argent, peut logiquement se tourner vers une finale internationale, voire mieux, dans quelques jours. Jérémy Stravius s’est imposé par deux fois (sur 50m dos et 50m papillon) et est monté également par deux fois sur le podium pour une place de dauphin (100m papillon et et 50 NL). De quoi auguré un bon championnat du monde. Et puis, il y a eu la sensation Mélanie Henique, parées par trois fois d’or ainsi qu’une fois d’argent en quatre jours, la pensionnaire du CN Marseille s’est illustrée de la meilleure des façons en battant également deux records de France (50m dos et 50m papillon). Voilà pour les habitués des podiums. 

Mais ces quatre-là n’ont pas été les seuls à se montrer, bien au contraire. Angers a peut-être vu naître de futurs cracks de la discipline. La nouvelle génération est en marche et elle monte vite. Ils sont encore inconnus du grand public et ne jouissent pas encore d’un statut de médaillés internationales, mais on parie que tout cela viendra très vite. C’est bien simple, parmi les 15 sélectionnés, 9 nageurs ont moins de 23 ans. Parmi eux, Oleg Garasymovytch est appelé à régner sur le dos pour quelques années, Jordan Pothain en fera sûrement de même sur les distances longues et Clément Mignon va se faire une place dans le gratin mondial du sprint avec son titre acquis sur 50m NL. 

Bref, il est encore trop tôt pour dire si cette génération nous fera vite oublier la précédente, pas facile de dire à tous ces médaillés qui nous ont fait vibrer et ont fait briller l’équipe de France à l’internationale. Mais une chose est sûre, la transition se passe bien, les jeunes ne frappent pas à la porte, ils sont déjà dans le grand bain.