Rencontre avec Amandine CHEMINEAU, la capitaine de l’équipe féminine de Mûrs-Erigné Basket Club (NF2). Elle nous raconte son parcours, et ses meilleurs souvenirs. Elle nous présente son club et donne son avis sur la première partie de saison. Entretien.
Bonjour Amandine, pouvez-vous, nous présenter votre parcours sportif ?
“Je m’appelle Amandine Chemineau et je suis née le 10 mars 1987. Cela fait maintenant vingt-deux ans que je foule les parquets. Mon premier club a été celui de Brissac-Aubance Basket, dans l’équipe des Mini-Poussines, où j’ai pu vivre avec un groupe qui évoluera peu, pendant neuf ans. J’ai fait mes jeunes armes au niveau régional en tant que Benjamine, Minime et Cadette. Presque une histoire de famille avec mon “papa” du basket, Franck Chevalier qui a été mon coach pendant toutes ces années. Mon évolution senior se fera dans un premier temps à Saumur, où j’ai connu une année en Régionale 1, puis deux montées en Nationale 3, puis Nationale 2 pour redescendre en Nationale 3 (quatre ans où j’ai pu connaître très jeune un bon niveau). Suite à cela, j’ai signé pour une année dans le club de Pleyber-Christ BC (Finistère) en Nationale 1 en tant que joueuse professionnelle. Ce sera une aventure qui ne s’avérera pas très concluante étant donnée que mon entraîneur de l’époque n’a pas souhaité me donner ma chance. Me revoilà partie pour Angers pour le club de l’UFAB 49 en Nationale 2 (la même année que l’arrivée de David Girandière, l’entraîneur de l’équipe première). Une saison quasi parfaite avec une accession au niveau supérieur voir plus, puisque c’est l’année où la FFBB a créée la Ligue 2… l’équipe, après avoir gagné les play-offs. participe aux finales Nationale 2 où les quatre équipes accèdent donc en Ligue 2, sans oublier notre victoire en Coupe de France à Bercy avec un groupe principalement amateur. Malgré une belle saison, je n’ai pu conserver ma place dans le groupe promu en 2ème division et j’ai décidé de me réorienter professionnellement avec une opportunité à Basket House (magasin de basket des Frères Rathieuville bien connu dans les Pays de la Loire).
J’ai donc pris la décision de revenir à un niveau régional (R1) au club de Doué-la-Fontaine, et nous sommes montées dès l’année suivante en N3. J’y suis restée durant deux saisons. Suite à la fermeture du Magasin Basket House, je suis de nouveau revenue à l’UFAB, après avoir été recontactée par David Girandière qui me propose d’intégrer l’équipe réserve en N3 et de pouvoir m’entraîner avec la Ligue 2. J’ai d’ailleurs pu participer à quelques matchs, cela reste un très bon souvenir de joueuse.
Suite à l’accession de l’équipe 1 en Ligue Féminine (première division), le club avait l’obligation de créer un Centre de Formation (niveau N2) et donc notre équipe a été reléguée en R2 avec le même groupe que la N3. Nous sommes remontées en R1 tout de suite, mais le club n’a pas accepté la montée en N3 pour des raisons organisationnelles.
Compétitrice de nature, je n’ai pas voulu rester et je suis donc partie pour un nouveau projet sportif à Mûrs-Erigné Basket en R1 où je retrouvais Franck Chevalier qui avait un rôle de manager technique au sein du club. L’aventure du MEBC ou comme le disent les supporters du club “Les Rouges” allait débuter !
- Première année R1 avec une montée en N3 et 2 titres dont celui du championnat.
- Deuxième année en N3 avec une montée en N2 avec un groupe peu remanié.
- Troisième année en N2 où le club a dû passer un cap en matière de structures, et le groupe a accepté de rester amateur.
Un Palmarès exceptionnel !
– Finale Benjamine Région (Brissac)
– Championne Minimes Région (Brissac)
– Championne Cadette Région (Brissac)
– Championne Tournoi Euro Cadet de Saumur (Cadette de Brissac)
– Championne Coupe de France Bercy en 2010 (UFAB 49)
– Cinq Coupes des Pays de Loire en 2008 (Saumur), 2012, (Doué), 2013 et 2015 (UFAB 49), 2016 (MEBC).
Un palmarès exceptionnel, ponctué d’une nouvelle Coupe des Pays de Loire en 2016.
Pouvez-vous nous présenter votre club ?
“Le club de Mûrs-Érigné est une association sportive de presque quarante ans. Son ambition est d’allier la convivialité avec la formation des jeunes. Ce club a su être attractif grâce à sa proximité de la ville d’Angers et son atmosphère familiale. Cela fait plusieurs années que le MEBC connaît un nombre croissant de licenciés qui se stabilise cette année autour des 215 joueurs, joueuses, parents et dirigeants. Le club compte dix-huit équipes (onze garçons et sept filles). L’équipe dirigeante a vu son bureau s’élargir cette année avec un président et un vice-président à sa tête qui a pour but de regarder vers l’avenir en s’appuyant sur ses valeurs actuelles. Le conseil d’administration connaît une progression qui fait plaisir à voir tant l’investissement se montre à la hauteur des ambitions du club. Nos partenaires ont su d’ailleurs répondre présent sur la volonté de croissance. La Mairie est un allié fort sur l’évolution des associations dans la commune. Et l’aide logistique a dû être importante, car le club doit accueillir les soirs de match de la NF2 près de 300 spectateurs.
Suite aux quatre montées successives de l’équipe Fanion seniors filles, le club a du réfléchir à une évolution de ses structures. Les dirigeants ont donc voulu faire en fonction de ses valeurs formatives en recrutant 2 entraîneurs diplômés salariés à plein temps. En effet, la belle dynamique de l’équipe 1 fille a permis d’intéresser des sponsors et de croître le budget du club. L’objectif est que tout les licenciés profitent de l’évolution sportive et financière du club. Nous avons donc une équipe de filles, qui évolue en N2, et a la particularité de ne pas être payée. Les joueuses ne reçoivent aucun défraiement et payent leur licence comme la quasi-totalité des licenciés.
Pour ma part, je dois d’ailleurs aménager mon planning professionnel pour pouvoir jouer cette année. Mon patron et mon directeur d’Intersport (Jean-Charles Chabauty et Denis Schuler) sont d’ailleurs acteurs de ma réussite tant professionnelle que sportive cette année. Ils me permettent de pouvoir évoluer vers des responsabilités dans le cadre du magasin de l’Atoll à Beaucouzé et se montrent à l’écoute afin que je puisse jouer dans les meilleures conditions possibles. Cette année le club a mis l’accent sur la formation féminine tant l’écart entre le niveau de l’équipe 1 et les équipes suivantes est important. Nous avons donc une équipe U15 filles en Région pour la première fois cette année coaché par Camille Soulas qui est une des assistantes de l’équipe 1. Son objectif est de permettre au groupe de découvrir ce niveau et de pérenniser le club avec des jeunes en région. Nous avons aussi notre équipe 2 filles en DF3 et notre équipe U17 en D1 avec à sa tête Thomas Gouhier qui est aussi l’assistant pour la deuxième année de l’équipe 1. L’objectif de ce trio avec Julien Hérault coach de l’équipe 1 pour la deuxième saison, est de créer un travail commun entre toutes les équipes féminines.
Pour le secteur masculin du club. Notre équipe 1 est en Pré Région et l’objectif avec de bonnes équipes U17 et U20 avec pour objectif de rester au plus haut niveau du département voir même pourquoi pas si l’opportunité se présente d’évoluer sur les niveaux régions. Nous avons de très bons entraîneurs bénévoles cette année et nous voulons profiter de ces ressources de talent pour que le club continue d’évoluer à tous les niveaux.”
Pouvez-vous faire le bilan de votre début de saison ?
“A mi-saison, le bilan collectif est plus que positif avec sept victoires pour quatre défaites et une belle quatrième place en championnat. Nous venons de nous qualifier pour les seizièmes de la Coupe de France Nationale suite à notre victoire en Coupe de France Territoriale. A titre personnel, mon objectif était d’apporter au groupe mon expérience et ma compétitivité, avec un groupe rajeuni, j’ai eu un temps d’adaptation, mais aujourd’hui la dynamique est positive puisque nous avons remporté au mois de décembre, cinq victoires pour autant de matchs joués. Et un esprit d’équipe qui se construit chaque jour un peu plus. Je suis satisfaite de mon apport pour cette fin d’année et j’espère continuer sur cette lancée pour 2018. Notre objectif en championnat est d’obtenir un maintien le plus tôt possible dans la saison, afin de pouvoir se projeter le plus sereinement possible pour la saison prochaine.
Et en coupe, nous avons l’ambition d’aller le plus loin possible en prenant les matchs les uns à la suite des autres… Un bonus en fait… Mais en gardant dans un coin de notre esprit la finale à Bercy, nous sommes toutes des compétitrices dans cette équipe.”
Avec les filles de la NF2 à Murs-Erigné.
Et à titre personnel ?
“Mon objectif principal est à ce jour professionnel, je souhaite pouvoir évoluer dans mon métier. Je continuerai le sport tant que cela sera possible professionnellement en ayant pour volonté de rester dans le club de Murs-Érigné. Après ma carrière de joueuse, j’ai des envies mais rien de concret pour le moment.”
Un petit mot sur votre entraîneur et sur le groupe ?
“Julien Hérault est une connaissance de longue date puisqu’il était déjà assistant dans l’équipe N2 de l’UFAB. Je peux dire que c’est un coach ambitieux qui a su faire évoluer le club dans une belle dynamique. Il s’inscrit dans les valeurs conviviales du club et prend des responsabilités pour qu’il puisse continuer d’évoluer. C’est un acteur festif qui sait aussi mettre de l’animation au sein du club.
Nous avons un groupe jeune, mais avec des joueuses d’expérience malgré tout. Élise Viera qui a un parcours de joueuse Pro et a connu la Ligue 2 (nous avons, d’ailleurs, joué ensemble à l’UFAB en N2). Clara Uzureau qui a connu la N2 à Cholet Basket (première actrice de la réussite de cette équipe depuis quatre saisons). Et des talents en devenir avec Claire Lainé qui a connu la N3 à Saint Berthevin (53) et qui cette année, nous démontre tout son potentiel. Ainsi que de bonnes jeunes comme Marion Chamard et Chloé Naudin qui viennent de l’équipe Espoir de l’UFAB. Sans oublier Flora Charrier qui démontre que le travail et la volonté payent avec un apport défensif dans l’intensité. Et notre Julia qui est un pur produit de la formation du club, elle est passée du niveau Départemental en quatrième division à la NF2, soit une évolution de huit niveaux en autant d’années. Et enfin, la doyenne du groupe Nenodji N’Guinabe qui nous apporte toujours son intensité et son agressivité à l’intérieur.”
Quels sont vos meilleurs souvenirs sportifs ?
“En premier je dirais, la finale à Bercy avec la N2 (un groupe de copines dont Elise Viera), et mes neuf premières années à Brissac qui ont fait de moi la joueuse que je suis en grande partie grâce à Franck Chevalier, que j’appelle “mon Papa du basket”, et enfin d’avoir connu et réussi toutes ces années avec ma sœur jumelle Marie (jusqu’en 2009).”
Avez-vous un dernier mot de conclusion ?
“Je souhaite remercier le club de MEBC, de m’avoir fait confiance et de m’avoir permis de pouvoir rejouer en Nationale 2, mais aussi mes patrons d’Intersport pour leur soutien. Merci également aux bénévoles du club pour leur accueil de chaque week-end et aux supporters de plus en plus nombreux pour leurs encouragements plus forts à chaque match. Bravo aux dirigeants pour leur travail et leur investissement, et un petit clin d’œil à mon vice-président qui non content de partager déjà ma passion, partage aussi ma vie.”
